Joyeux anniversaire

Ses deux aînés, des­ti­nés à tra­vailler dans le civil, s’é­taient fina­le­ment révé­lés des sol­dats exem­plaires. Ses parents le conçurent donc en vue d’une car­rière mili­taire ; mais il naquit peu après l’ar­mis­tice et dut fina­le­ment trou­ver sa place sur le mar­ché de l’emploi. Heu­reu­se­ment, il était bien né : un peu plus grand que son frère aîné, il était plus mus­clé et savait prendre soin de ses employeurs, ce qui lui assu­ra un job de chauf­feur pré­si­den­tiel. Venant d’une famille de tra­vailleurs infa­ti­gables, il confir­ma sa géné­tique géné­reuse en tra­ver­sant des conti­nents sans fai­blir et en s’a­dap­tant sans rechi­gner à dif­fé­rentes tâches ; il conti­nue d’ailleurs à filer un coup de main dans des coins où les vieux qui n’ont pas peur de se salir ont encore leur place, comme le grand nord cana­dien. Dans nos contrées, il se fit sur­tout connaître par une brève mais élo­quente car­rière de pom­pier, où il mon­tra à un public dubi­ta­tif qu’on pou­vait avoir qua­rante piges, un peu de bide, ne pas savoir nager et tout de même lut­ter effi­ca­ce­ment contre les incendies.

Sous certains angles, c'est bien un Douglas… - photo Martijn, CC-BY
Sous cer­tains angles, c’est bien un Dou­glas… — pho­to Mar­ti­jn, CC-BY

Joyeux anni­ver­saire, Dou­glas DC‑6.