Au fait, pourquoi 2 °C ?
|Si vous suivez un peu l’actualité (ou si vous la subissez, vu le battage que ça fait), vous avez sans doute entendu dire que l’objectif de la COP21 était de se mettre d’accord sur des mesures visant à limiter le réchauffement climatique à 2°C.
Vous vous êtes peut-être demandé : “pourquoi 2 °C, au fait ?”
Si j’ai bien suivi, il me semble que la situation idéale serait que l’activité humaine ne pourrisse pas la planète. Donc, l’objectif, ça serait 0 °C, à l’évolution naturelle du climat près (celle-ci dépendant essentiellement, sur un temps court comme celui-ci, de l’activité solaire et des évolutions atmosphériques naturelles, comme les émissions de particules par les volcans).
Alors, pourquoi 2 °C ?
Si j’ai bien suivi, les climatologues se sont réunis, ont fait des modèles climatiques, ont étudié l’évolution des choses dans leurs modèles, et sont arrivés à la conclusion qu’au delà de 2 °C, ça serait la catastrophe assurée, inévitable et surtout imprévisible, un truc du genre “les masses d’eau, les masses d’air, les courants qui régulent la planète pourraient être catastrophiquement modifiés, on ne sait même pas quel bouleversement ça pourrait engendrer, mais ce qui est sûr, c’est que très rares seraient les espèces capables de s’y adapter et qu’on irait vers une extinction massive”.
En-deçà de 2 °C, c’est pas la gloire en vérité : la mer monte (bye bye les Kiribati, c’est dommage, vous aviez un joli nom), le climat perd en stabilité et gagne en hostilité (hello les typhons), les glaces fondent (bye bye les nounours), les déserts gagnent (les fans de Klapisch vont Peut-être adorer)… Mais on a une idée de ce qui peut se passer et on peut vaguement espérer limiter la casse.
Je reprends la question : pourquoi 2 °C ?
Pourquoi ne pas viser 0 °C ?
Imaginez un élève qui, à la veille du bac, vous dirait que son objectif, c’est pas d’avoir une bonne note, c’est même pas d’avoir le diplôme, c’est juste d’être admis au rattrapage. Vous seriez fiers de lui ?
La COP21, c’est ça : près de deux cents États qui essaient de négocier leur admission au rattrapage. Et même ça, ils sont pas sûrs d’y arriver.