Alors, l’Islande, c’est trop bien ?
Ben, oui et non.
J’en retiens…
Un vent, permanent, constant, perpétuel, qui ne se calme jamais plus de quelques heures et revient siffler systématiquement en essayant d’arracher, retourner et emporter tout ce qui n’est pas solidement fixé au sol. C’était Vindurland qu’il fallait l’appeler, ce pays, pas Ísland. ><
Des paysages déserts, chaotiques, lunaires.
Des paysages verdoyants, pour autant que l’herbe est jaune-rouge bien entendu, en montagnes et collines.
Des paysages montagneux, enneigés.
Bref, le Midwest, la Camargue, Berlin, la Croix-Rousse, les Maures et les Alpes, tout ça à moins d’une heure de route.
Des gens cordiaux, diserts, parlant quasiment tous un très bon anglais, heureux de donner une direction avec conseils avisés. La réputation d’ours mal léchés qui vous percutent dans la rue des Islandais est totalement imméritée et ne peut venir à mon avis que de l’anthropophobie de Parigots qui font un détour de trois mètres pour ne pas croiser quelqu’un sur un trottoir.
Une quantité de tous-terrains phénoménale, à rendre jaloux le Haut-Diois, et souvent montés sur des pneus énormes adaptés à la neige. Un mélange amusant entre des tanks américains, F350, Suburban, Durango, Ram…, et des petites japonaises genre Swift, Civic ou plus rarement Justy.
Des trous dans le sol avec du rocher fondu qui gicle. C’est peut-être pas donné, mais si vous avez l’occasion de survoler un volcan en éruption, allez‑y : ça vaut vraiment le coup.
Des pistes en terre admirables, bien relevées, bien tracées, faites pour rouler normalement et efficacement. La réputation désastreuse du réseau secondaire islandais est totalement imméritée et la seule explication que j’y vois est la propension du Parisien à considérer comme “petite chemin dangereux” tout ce qui n’est pas bitumé sur vingt centimètres d’épaisseur.
Des pneus M+S efficaces sur l’ensemble du parc automobile.
Un cheval heureux de trotter tranquillement, une jument allergique au trot qui allongeait le tölt en même temps.
Un bélier à quatre cornes.
Un éleveur le pied dans le plâtre, tournant dans son salon comme un lion en cage et qui avait finalement l’air presque heureux de voir du monde, même si “Jón, son truc, c’est l’élevage, il s’est jamais intéressé à l’accueil de touristes”.
L’église la plus moche de la planète, et une sculpture de drakkar bien classée dans le championnat de l’œuvre moderne la plus hum, disons que hum, quoi, voilà. Oo
Des brochettes de poisson grillé, des soupes de mouton, des morceaux d’agneau, des steaks… La réputation simpliste de la cuisine islandaise est totalement imméritée et seuls les bobos du 18è habitués aux plats plus beaux que bons peuvent y trouver à redire.
Un charcutage d’une des plus belles phrases d’introduction de l’histoire du cinéma américain. Le confort des 757, nettement supérieur aux A320.
Des rivières, des cascades, de l’eau chaude qui cohabite avec de l’eau glaciale.
Des piscines où l’hygiène est obtenue en lavant les nageurs plutôt qu’en rendant l’eau toxique.
Des changements de climat incessants, passant de la tempête de neige au grand beau en trente secondes.
Des vacances à des tarifs tout à fait raisonnables, à part peut-être le tour en avion. La réputation de pays épouvantablement cher de l’Islande est totalement imméritée depuis la dévaluation de la couronne.
Un soleil bas sur l’horizon la majeure partie du jour, une lumière propice à la photo quasiment en permanence, des couchers de soleil qui durent une heure.
Au final, j’étais soulagé de rentrer et de plus entendre ce vent partout tout le temps. Mais cinq mois plus tard (oui, j’ai mis le temps pour trier ces photos et taper ces billets…), j’ai l’impression d’y avoir fait et vu plein de choses et d’un séjour plutôt réussi. Faut juste être prêt à passer une journée assis à attendre que le vent tombe.
Merci à Myriam, Nicole, Jón et Anita pour l’organisation, l’hébergement et les conseils. Merci également aux guides et pilotes dont j’ai oublié les noms (honte à moi). Merci à ma mère pour les billets d’avion et l’invitation.