D’un rire gras et tonitruant,

Scri­bouillards et dessinateurs

Com­bat­taient bêtise et terreur

Sans égard pour les tristes gens.

Un peu las­sé de leurs abus,

C’est pour­tant un vrai crève-cœur

Que de saluer ces vieux farceurs

Sans jamais les avoir connus.

Aller­gique aux équipements

De pro­tec­tion, un jeune râleur

Alla glis­ser pour son malheur

Sous le départ d’une plaque à vent.

De mes amis, cer­tains l’ont vu

Avant qu’il croise l’ul­time rôdeur,

Et de ma plaine, je sens leurs pleurs

Même sans jamais l’a­voir connu.

Capable par­fois d’emportements,

Il était sensitométreur,

Exi­geant comme tout professeur

Mais appré­cié des méritants.

J’en­tends par­ler de qui il fut

Par qui connais­saient sa valeur,

Et je regrette sa grandeur

Même sans jamais l’a­voir connu.

Il est des gens qu’on a perdus,

Sans être soi-même dans la douleur,

Dont le départ nous touche au cœur

Sans jamais les avoir connus.

(02/15)