Je croyais naï­ve­ment qu’un voyage de presse, ça com­men­çait tou­jours de nuit. Mais non : par­fois, on prend l’a­vion à des heures tout à fait rai­son­nables, genre décol­lage à 13h20. Du coup, le train pour l’aé­ro­port part à 10h. D’ha­bi­tude, on est déjà en vol à cette heure-ci…

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…et ça sur­prend un peu, d’au­tant que Renaud, rédac-chef de Focus Numé­rique, est avec moi — moi, je suis chef de rubrique pho­to des Numé­riques. Comme on bosse dans le même bureau, d’ha­bi­tude, c’est l’un ou l’autre en voyage de presse, mais Sony a sor­ti le grand jeu et nos deux médias sont repré­sen­tés en même temps.

L’a­vion est un Air­bus A321. À pre­mière vue, ça paraît banal, mais…

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…il appar­tient à Aegean Air­lines. Du coup, exit les sièges bleus façon RER et les fixa­tions en plas­tique à deux francs des Air­bus d’Air France, bien­ve­nue dans un inté­rieur soi­gné avec des loquets en plas­tique argen­té et des sièges en simi­li-cuir signés Reca­ro. Même l’es­pace aux jambes est un ou deux cen­ti­mètres meilleur… et les gens qui com­mandent des billets ensemble sont regrou­pés et non épar­pillés dans l’a­vion : j’ai des topheux autour de moi.

Cette pho­to, comme les autres du jour (on n’au­ra nos nou­veaux jouets que demain matin), je la prends avec le reflex que j’ai en test : un Sig­ma SD1. Et comme mes petits cama­rades sont regrou­pés, per­sonne ne rate cette curio­si­té, vu qu’un boî­tier à cap­teur APS à 7000 €, on n’en voit pas tous les jours. Je n’a­vais pas vu Lâm, Laurent, Adrian et Julien aus­si curieux depuis un moment ; même Édouard, patron des reflex et assi­mi­lés chez Sony, a mani­fes­té un gros intérêt…

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…et je me suis rapi­de­ment fait dépouiller, donc je sais même pas qui a pris cette pho­to de moi (si quel­qu’un veut dire “tu sou­ris, donc ça devait être une fille”, pen­sez à ver­ser des royau­tés à Adrian, qui l’a faite quand je leur ai deman­dé qui l’a­vait prise)…

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…et je connais pas non plus l’au­teur de ce high-key de Julien, de Réponses pho­to

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Par contre, je sais que celle-ci est de moi : il a fal­lu que je récu­père mon appa­reil puis que je m’é­loigne en cou­rant pour pho­to­gra­phier la seule per­sonne qui n’a rien à faire d’un SD1. Marion, atta­chée de presse de Sony, pré­fère pro­fi­ter des trois heures de vol pour dor­mir vu que c’est le seul moment où il ne peut en prin­cipe rien arri­ver aux jour­na­listes qu’elle surveille.

L’ap­proche sur Athènes est sym­pa, joli pay­sage, mon­tagnes cou­vertes d’une sorte de gar­rigue aride.

Puis on s’a­ligne sur la 03 R, on passe le seuil de l’autre piste, puis le seuil de notre piste, puis une bre­telle, puis deux bre­telles, puis on passe devant l’aé­ro­gare et je me dis qu’on se pose long. En fait, on touche…

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…là, sur la flèche verte, à peu près. On a donc ava­lé un bon tiers de la piste… et même si elle est longue, le bout arrive vite et le pilote nous fait un frei­nage un peu viril, avant d’é­va­cuer par la der­nière bre­telle en pre­nant l’é­pingle façon rallye.

Récu­pé­ra­tion des bagages, trois quarts d’heure de taxi pour consta­ter que la ville est très éten­due… Le nombre de mai­sons aban­don­nées en cours de construc­tion est impres­sion­nant : un peu par­tout, on trouve des fan­tômes de bâti­ments à peine sor­tis de terre, des dalles et des murs nus, sans vitres, ou par­fois un esca­lier sans issue témoi­gnant qu’un étage sup­plé­men­taire était pré­vu, là… On pour­rait croire à une attaque de zom­bies, mais c’est bien pire : la Grèce a subi les assauts des banques.

Le choc est d’au­tant plus grand quand on arrive à l’hô­tel : c’est un “resort” gigan­tesque dont l’a­gen­ce­ment rap­pelle un peu cer­tains films dys­to­piques.