Ren­dez-vous à 6 h 30. Le RER arrive à 5 h 55, part de la gare du Nord à 5 h 30, donc je pré­vois d’être à la gare vers 5 h 10, donc je pars en Vélib’ à 4 h 30 (ben oui, le temps de trou­ver un Vélib’ qui roule, plus 20 minutes de route…). Selon les bonnes habi­tudes du troll, c’est donc un décol­lage à 4 h, après être ren­tré vers minuit et demie (emmé­na­ge­ment d’un col­lègue lun­di soir), avec si tout va bien une demi-heure de bat­te­ment à la gare.

Arri­vée à Rois­sy, trente minutes de marge, je fais le tour du bâti­ment pour voir si je trouve quel­qu’un. Résul­tat : je suis le der­nier au point de ren­dez-vous, où je reviens 20 minutes plus tard. C’est la vie, comme disent les Anglais. Carte d’embarquement, chouette, je serai coin­cé entre deux gens dans un A319 — pas exac­te­ment l’a­vion le plus large aux coudes, apparemment.

Pas­sage de la douane, on sort l’or­di du sac, on retire la banane, ça passe aux rayons et moi aus­si, à la sor­tie, je com­mence à ran­ger mes affaires tout en notant du coin de l’œil un sur­veillant pas tibu­laire, mais presque, qui embarque un télé­phone oublié sans doute par un pas­sa­ger. Le poste sui­vant est en train de m’ap­pe­ler pour fouiller mon sac, je fonce, voi­là, y’a un ordi ici, son alim’ là, de quoi me chan­ger, une ser­viette… Ah bon, j’au­rai plus de sham­pooing ? La bou­teille de 250 mL est trop grande pour le règle­ment ? Cool, ça com­mence… Je grom­melle gen­ti­ment en sui­vant les collègues.

Mon­tée dans l’a­vion, tiens, il a une drôle de gueule, celui-là…

On est garés à côté de F‑GFKJ, un A320 d’Air France dégui­sé en Cara­velle ou en Constel­la­tion. Déco­ra­tion spé­ciale appli­quée sur ce seul appa­reil pour les 75 ans de la com­pa­gnie, qui lui donne un petit air vieillot pas dégueu. On m’ô­te­ra pas de l’i­dée que la pein­ture gris/blanc et les logos arron­dis avec la cre­vette ont plus la classe que le tout blanc tout car­ré de rigueur de nos jours.

Deux heures de vol plus tard, on monte au-des­sus de Lis­bonne, vers une cita­delle com­pre­nant un parc et… un res­tau­rant. On prend donc le troi­sième repas du jour, après le petit-déj et la col­la­tion aéro­nau­tique four­nie dans l’a­vion. À la sor­tie, pro­me­nade dans le parc…

Admi­ra­tion de la vue par Renaud et Laurent. En face, une réplique du Gol­den Gate bap­ti­sée Pont du 25 avril, en-des­sous, des toits. À droite, truc mar­rant : un canon, par­fai­te­ment réglé pour des­cendre les avions (par vent du nord, l’ap­proche de l’aé­ro­port se fait juste devant nous).

Pen­dant ce temps, je prends un héré­tique en fla­grant délit de sorcellerie.

Un indi­vi­du que je ne nom­me­rai pas joue à pho­to­gra­phier et/ou fil­mer avec un GH1 et… un Nik­kor 180 mm f/2,8. Inter­ro­gé plus tard sur la rai­son de ce for­fait, il décla­re­ra : “pour moi, c’est ce qui est génial avec le µ4/3 : je peux mon­ter n’im­porte quel objec­tif des­sus”, tout en ins­tal­lant un caillou Lei­ca M 50 mm sur le même appa­reil. Ayons une pen­sée pour tous les ingé­nieurs de Pana­so­nic qui n’ont plus de che­veux à force de tra­vailler sur l’au­to­fo­cus des µ4/3, qui seront ravis d’ap­prendre que l’in­té­rêt de l’œuvre de leur vie est de pou­voir uti­li­ser des objec­tifs manuels…

Fin de la pre­mière visite, il est temps de filer à l’hô­tel pour entrer dans le vif du sujet.

Suite : Au bou­lot !