Per­sonne n’a jamais dit, je crois, à quel point un bus cli­ma­ti­sé et une boîte à gants réfri­gé­rée sont des inven­tions de génie. Bon, à l’in­té­rieur, il doit faire pas loin de 30 °C, mais c’est suf­fi­sant pour qu’on reprenne une tem­pé­ra­ture interne nor­male, qu’on se colle des bou­teilles d’eau gla­cée sur le front et dans le gosier et qu’on se remette à bavar­der et à geeker.

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Édouard, qui s’oc­cupe des NEX et Alpha chez Sony, tient à nous mon­trer les filtres artis­tiques et com­ment que c’est beau quand on pousse les cur­seurs à fond. Du coup, c’est sa pho­to que je garde, il l’a bien cher­ché. :-p

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Julien, de Réponses pho­to, ser­vi­ra pour sa part de cobaye pour l’ef­fet “soft-focus”, vous savez, ces objec­tifs déli­bé­ré­ment pour­ris qu’on uti­li­sait pour don­ner aux top-models des peaux de bébés, et que plus per­sonne n’emploie depuis David Hamilton.

Un quart d’heure plus tard, alors qu’on roule tran­quille­ment sur une route tor­due en cor­niche, mon œil est atti­ré par un truc jaune et rouge : deux Bom­bar­dier 415 cerclent en per­dant de l’al­ti­tude. Je crois que tout le bus m’en­tend hur­ler à Édouard de me pas­ser ce qu’il a de plus long comme caillou, et c’est hilare qu’il me tend un 70–300 mm.

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Le chauf­feur du bus s’en fiche et conti­nue à rou­ler. Du coup, je dois me débrouiller sur une route zig­za­gante et caho­teuse, en me fau­fi­lant entre les arbres, pour cho­per les deux “péli­cans” (c’est comme ça qu’on les sur­nomme en France, je sais pas si c’est le cas en Grèce) en train d’é­co­per dans la baie. Là, le pre­mier des deux est près du tou­cher, mais le temps de pas­ser une longue haie il aura re-déjau­gé : j’ai pas une pho­to potable de l’hydroplanage…

Heu­reu­se­ment, une fois pleins, ils repassent qua­si­ment au des­sus de nous…

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J’ai donc les deux en gros plan, ici le pre­mier (cn2049)…

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…ici le second (cn2042). Notons la déco­ra­tion, à la fois très dif­fé­rente et très simi­laire à celle des nos Bom­bar­dier 415 à nous : tous les Bom­bar­dier euro­péens (grecs, ita­liens, espa­gnols, croates ou fran­çais) ont le même motif de base, jaune à ventre et bouts rouges, mais les Fran­çais ont beau­coup de rouge sur le fuse­lage alors que les Grecs n’ont qu’un filet dis­cret, sur les Ita­liens le rouge des ailes va beau­coup plus loin, les Espa­gnols ont du blanc sur la queue…

Fina­le­ment, même si nos oiseaux font plus de bruit, ce genre de débat de malades de navions res­semble assez à des orni­tho­logues vous expli­quant la dif­fé­rence entre les seize espèces de char­don­ne­ret, non ?

Ren­trés à l’hô­tel, nous avons une heure de bat­te­ment et en pro­fi­tons pour aller goû­ter la mer. Le ren­dez-vous est devant les bun­ga­lows d’A­drian et Julien. Auré­lie et moi sommes ins­tal­lés trois cents mètres au nord ; quand je passe devant elle, elle lâche un “je vais pas me cra­mer les pieds jusque là-bas, je me mets à l’eau ici et si j’ai le cou­rage, je vous rejoins par la mer”.

Arri­vé sur place, je me dis qu’elle avait tota­le­ment rai­son : j’ai la plante des pieds explo­sée, et il est urgent de la rafraîchir.

J’ai très peu de pho­tos, vu que Édouard n’a pas vou­lu qu’on nage avec ses beaux appa­reils tout neufs (pour­tant, ils sont cen­sés résis­ter aux intempéries…).

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On se conten­te­ra donc d’A­drian, qui se filme pour expli­quer à ses col­lègues à quel point les voyages de presse, c’est dou­lou­reux, pénible et insupportable.

Je remarche jus­qu’à chez moi, je pleure un peu sur mes pieds détruits (j’au­rai des bleus pen­dant une semaine, non, c’est pas une blague, et oui je suis pour­tant tou­jours pieds nus…), puis je rejoins l’accueil.

On reprend le bus pour une demi-heure de route, et on va dîner sur une sorte de plage pri­va­ti­sée.

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Le Soleil se couche pen­dant l’a­pé­ro, mais ça n’in­té­resse personne.

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On mange bien volon­tiers, sauf pour les maniaques qui ne lâchent pas leur appareil…

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On regarde une ani­ma­tion lumi­neuse sur la plage, puis retour au bus et direc­tion l’hô­tel pour un der­nier verre. Dis­cus­sions sur­réa­listes entre gens qui essaient de clas­si­fier les jour­na­listes, atta­chées de presse et chefs pro­duits les plus atti­rants phy­si­que­ment. Per­sonne n’est d’ac­cord, for­cé­ment, et comme en plus on tra­vaille pas tout à fait dans les mêmes domaines on connaît pas tou­jours les noms pro­po­sés, mais quand même, Lâm a des goûts très bizarres (je sup­pose qu’il va dire que c’est moi).

Le len­de­main, on enchaîne bus-avion. Sony a récu­pé­ré ses appa­reils, donc j’ai plus que le Sig­ma, qui res­te­ra dans son sac : après deux nuits sans trop dor­mir, je passe le vol calé sur l’ap­puie-tête en velours bleu de notre A320 Air France, à regar­der l’in­té­rieur de mes paupières.

Voi­là donc un bon voyage de presse, dans un cadre archi-luxueux (sauf pour les pannes de bus) et une tem­pé­ra­ture à faire cuire les pou­lets en plein vol…  La mer était impec­cable, dom­mage qu’on n’ait pas eu plus de temps pour en pro­fi­ter, l’am­biance était comme d’ha­bi­tude sym­pa­thique et déten­due si on met de côté mes attaques cyclo­thy­miques, et on a pu pas­ser une jour­née avec des appa­reils fort inté­res­sants ; bref, mer­ci Marion, mer­ci Édouard.

Et mes excuses à Agnès, de Pho­to, dont je n’ai pas une pho­to potable, mais que j’ai été très heu­reux de rencontrer.