If only they could talk
|de James Herriot, ****
Dans les années 30, James, frais diplômé de l’école de chirurgie vétérinaire, cherche un poste d’assistant. Il aimerait travailler en ville, faire de la bobologie sur des chiens et des chats dans une clinique vétérinaire équipée de l’électricité…
Raté. Il trouve un poste dans le Yorkshire, dans un coin paumé où il faut faire vingt miles en voiture dans le blizzard pour atteindre les patients : des vaches, des chevaux de labour, des cochons qu’il faudra soigner dans le froid d’une écurie, avec un ballot de paille rapidement étalé en guise de table d’opération et l’éclairage hésitant d’une malheureuse bougie.
Il rêvait de vieilles dames attendant patiemment dans le vestibule que l’on finisse de tailler les ongles de leur Yorkshire, il aura des paysans bourrus qui, assis à proximité du champ de bataille, lui affirmeront avec véhémence que «Avec votre prédécesseur, ce veau serait délivré depuis longtemps.» tandis qu’il farfouillera, torse nu, enfoncé jusqu’à l’épaule dans une vache.
Regrettera-t-il cette bifurcation hasardeuse, ou tombera-t-il amoureux de ces paysages de collines enneigées, des ces animaux caractériels dont les propriétaires ne le sont pas moins, des cet environnement où l’heure est une notion toute relative, de son patron lunatique affublé d’un frère fainéant, du thé de la dame de maison et… de la fille du paysan d’à coté ? Bien sûr, c’est la deuxième option qu’il choisira.
Ces bouquins (je n’ai lu que les quatre premiers… pour l’instant : If only they could talk, It shouldn’t happen to a vet, Let sleeping vets lie et Vet in harness) sont constitués d’une suite d’anecdotes. C’est souvent hilarant, parfois émouvant aux larmes, toujours passionnant. Les mésaventures se succèdent, mais aussi, parfois, des succès inattendus qui éviteront à une bête mourante de finir chez Mallock — le boucher du coin.
Au final, une série de bouquins qui sont un concentré de bonheur, à lire absolument.
(Notez que les quatre volumes ci-dessus ont été publiés en deux tomes en français, Toutes les créatures du bon Dieu et Des clients de tout poil, et que je n’ai aucune idée de la qualité de la traduction.)