Aïeuh !
|Bon, voilà , c’est fait : ce week-end, descente complète (depuis Vallon-Pont d’Arc) des gorges de l’Ardèche.
Ça faisait dix-sept ans que j’avais pas mis le cul dans un kayak. Du coup, je craignais un peu la reprise, qui s’annonçait brutale avec entre cinq et sept heures à la pagaie.
En fait, c’est vrai, c’est long. Surtout que l’Ardèche, c’est pas vraiment plein de rapides : c’est surtout d’immenses plagnoles bien monotones, où l’on a le temps d’admirer le paysage (ça vaut le détour) et de regretter de pas avoir un bateau plus léger.
Parce que faut pas rêver : le kayak, ça n’existe plus. On vous file des barques aussi lourdes que vous («Tiens, toi, t’es carré, il t’en faut un grand»), vous vous asseyez dessus (et non dedans), ça pèse le diable, ça veut pas tourner mais, en même temps, c’est incapable d’aller vraiment droit comme un kayak de course en ligne. Ça cumule en fait les inconvénients :
- le poids du gros canoë de transport ;
- l’incapacité à tirer droit du kayak de slalom ;
- le manque de maniabilité du kayak de course en ligne.
Tout ça pour le (relatif) avantage d’être quasiment impossible à retourner — faut vraiment faire de très grosses conneries pour dessaler, comme se poser en banane sur un gros rocher et se laisser embarquer en travers dans la foulée.
Autre «avantage» : en cas de dessalage, on n’est pas coincé à bord, puisqu’on est assis dessus et non glissé dedans. En fait, vu le poids du bestiau, il serait dérisoire d’espérer esquimauter, mais j’aimais bien être un peu maintenu dans les tourbillons… Et puis, les coups de soleil sur les cuisses, boaf.
Parce que aujourd’hui, c’est la bonne surprise : pas de courbatures. Et la mauvaise : avec juste un petit voile nuageux qui ne laisse pas penser au soleil, je suis rouge des cheveux aux orteils. Et bon sang que ça fait mal !
Enfin bon, ça fait deux jours marrants avec des gens sympas, pas mal de marrades, quelques passages un peu monotones (sur trente-deux kilomètres, y’en a trente de plats), une bonne grosse fatigue qui fait que je dors encore à moitié.
C’est juste que, la prochaine fois, je demande expressément un vrai kayak — et s’ils n’ont que ces espèces de barques, je prends le plus petit modèle.