Monsieur le Président…
|Le truc qu’on a à l’Élysée a mis les choses aux poings — pardon, au point.
Okay, on sait depuis quelques temps, avec certitude, qu’il inviterait Ben Laden à dîner contre un lot de 21 Airbus et une centrale nucléaire (car Ben Laden, c’est exactement ce qu’est Khadafi — oui, d’accord, il n’a pas planté les deux avions qu’il a fait sauter dans des bâtiments civils, mais c’est sûrement juste parce qu’il n’a pas eu l’idée).
Mais on sait aussi maintenant que cet ignoble individu (je parle de l’hôte qu’on a élu, pas de l’invité) ne tolérera pas qu’on le rappelle aux principes élémentaires de l’humanité. En effet, ce n’est sûrement pas un hasard si l’une des rares personnes ayant la possibilité de l’ouvrir, la secrétaire d’état aux droits de l’homme, qui avait critiqué en termes assez vifs la venue du père Khadafi, vient de faire volte-face après avoir passé vingt minutes avec l’autre.
Madame Yade, je ne sais pas ce que la chose vous a dit ou fait pour vous faire ainsi vous dédire. Je ne suis pas certain de vouloir le savoir. Mais j’espère qu’on retiendra de vous votre résistance première plutôt que votre abandon récent.
Et j’espère qu’on retiendra de lui qu’il fut le premier non seulement à accueillir à bras ouverts un terroriste avéré, mais à faire taire ceux qui le lui reprochaient.