Charonne, semaine 7
|L’événement marquant de la semaine est sans doute, vendredi dernier, le dîner d’anniversaire de la boîte. Ça a commencé avec des bières et du Rivesaltes au bureau, ça a continué avec un rouge correct et une collection de digestifs au restau (ça a failli se finir là, d’ailleurs, le patron ayant généreusement et avec autorité vidé son verre de mirabelle dans le mien) , ça s’est fini à 2h samedi matin dans un pub anglais avant une heure de marche pour rentrer.
La bonne nouvelle, c’est que, le jour ayant été choisi pour gêner le moins de monde possible, et étant le seul à bosser le samedi, j’étais sur le pont huit heures plus tard — oui oui, sur le pont, d’ailleurs ma chambre tanguait, c’est un signe.
L’autre événement, c’est bien sûr que j’ai enfin compris à quoi sert la pharmacie au coin de la rue : à pas avoir à marcher longtemps pour s’offrir le Graal, pardon, une boîte d’Efferalgan. Ma petite crève d’automne est là, depuis mardi, avec un petit pic ce matin (dont j’espère fortement qu’il augure d’une convalescence rapide), même pas assez malade pour décider de vraiment rester au lit une bonne fois pour toutes — encore que je l’ai pas beaucoup quitté aujourd’hui — mais suffisamment pour trouver très fatiguant ce mal de crâne qui traîne. Je préférais samedi matin : au moins, je savais pourquoi l’Armée rouge défilait dans ma tête.
Sinon, j’ai bien entendu été voir L’instinct de mort hier, et c’est amusant de voir qu’il aura fallu se pencher sur la vie d’un des plus connus gangsters des années 60 pour retrouver la “patte” de nos polards d’alors, vus côté bandits (pour nos polards d’alors vus côté flics, on a retrouvé ça depuis qu’Olivier Marchal est revenu, j’y reviendrai justement plus bas). Une toute petite dose d’humour, une grosse dose d’action, et même un bout de psychologie font de ce polard solide une vraie réussite, même ce que l’on remarque plus, c’est la performance de Cassel : givré, mégalo, déjanté et excessif, il incarne plutôt qu’il ne joue. C’est a posteriori que l’on se dit que l’acteur est bluffant, un peu comme à la sortie d’un Coup de tête par exemple.
Bref, mlagré une musique un peu trop présente, j’attends avec impatience l’arrivée de Ennemi public n°1, second volet qui devrait arriver le 19 novembre.
Au passage, une chaîne de télévision privée a récemment passé un feuilleton en quatre épisodes, Flics, que l’on doit à Olivier Marchal. Du coup, je me suis débrouillé dans la foulée pour me faire MR73, du même Olivier Marchal, sorti en mars et qui ne passait hélas plus quand je suis arrivé sur Paname.
Dans les deux cas, on retrouve la patte Marchal : évitez de vous attacher aux personnages, s’il y en a un de bon, ça ne dure pas. Mesquineries et trahisons sont les règles de vie des poulets marchaliens, il suffit de le savoir. Ceci étant, autant Flics est une excellente descente aux enfers dans laquelle toute tentative de rédemption est vouée à l’échec, autant j’ai été un peu déçu de MR73, plus psychologique, plus monotone aussi, et donc on sent assez vite venir la fin. J’ai l’impression qu’on est très loin du niveau d’excellence atteint avec 36, du moins pour mon goût d’amateur de polards ; malgré son titre prometteur (le Manurhin 73 était un revolver .357 français qui équipa quelques-uns de nos policiers), le film tourne longtemps en rond avec un notable déficit d’action et deux histoires parallèles dont on peine à comprendre pourquoi et comment elles se rejoignent. Un peu dommage.
Ça n’a rien à voir, mais je suis passé à la banque pour leur dire que j’avais déménagé. Découverte : quoi que portant le même nom, un Crédit agricole à Paris n’a absolument rien à voir avec un Crédit agricole à Die. Ce sont des entités totalement différentes, et il n’est pas possible de rapatrier simplement un compte : il faut fermer, puis ouvrir, tout ça. Une vraie catastrophe administrative. Du coup, j’ai un compte épargne qui doit se balader quelque part, un compte courant à Die, un compte courant à Paris, et il faudra clôturer le second quand tous les prélèvements et versements auront déménagé sur le troisième… Mais non c’est pas la prise de tête. Pas plus qu’à la Sécu.
Plus marrant, quand je suis passé, le distributeur devant l’agence était en panne et, à l’intérieur, on trouvait des gens sur des escabaux en train de tirer des câbles électriques. Parfaitement conforme à l’image d’une banque modèle.
Bon, ceci étant dit, je vais aller dormir quelques heures. Buenas noches.