Félicitations
|Ayé, c’est fait. Félicitations au premier rallyman à posséder un “palmarès complet” — comprendre : à avoir remporté au moins une fois depuis ses débuts tous les rallyes du championnat du monde. Le résultat d’un pilotage tout en finesse, d’une élégance rare — il faut profiter des caméras embarquées pour bien le comprendre — et d’une fiabilité exemplaire : on ne peut réellement lui reprocher que deux bévues, en Turquie en 2003 (fausse route) et au Japon l’an passé (mais après tout, trop en demander à l’entrée d’un virage, ça arrive même aux meilleurs).
Certes, Daniel Elena n’aurait pas le palmarès qu’il a sans la compétence des ingénieurs de la marque aux chevrons, qui ont pondu deux voitures assez stupéfiantes — là, c’est de l’extérieur qu’il faut voir ces caisses évoluer pour comprendre — et les ont exploitées sans problème, ni sans les capacités du type qui tient le volant et exécute ses ordres, lui aussi fiable (quoique pas tout à fait autant) et capable de sentir la limite avec une précision assez étonnante. Dans les deux cas, Elena recueille les fruits d’une fidélité sans faille envers des équipiers qu’il connaît parfaitement.
Personnellement, plus encore que le palmarès, et même si je l’ai déjà dit, c’est la précision de pilotage du bonhomme qui ne cesse de me surprendre. C’est une véritable musique qu’il dicte à son instrument, dans laquelle l’intonation semble aussi importante que la note elle-même, et son unique erreur en course a été l’occasion de bien comprendre à quel point son chauffeur et sa voiture lui obéissent au doigt et à l’œil.
Et le pire, c’est qu’il a l’air de trouver ça normal.
Chapeau Daniel.