Charonne, semaine 28
|La semaine est marquée par le retour des délires de Ghusse sur les défis à la con. Donc, je viens de poster ma deuxième contribution au “A photo a day challenge 2009″. J’en ai déjà marre, d’autant que j’ai actuellement un appareil d’une qualité toute relative qui m’a foiré la série de photos prises ce matin — pas fichu de faire une mise au point correcte. Me suis rattrapé en shootant le premier truc moche qui me passait devant en ouvrant ma fenêtre : cette saloperie de minaret catho qui me casse les oreilles très régulièrement en sonnant la tierce.
C’est également l’occasion de voir ce que donne Bibble 5, désormais en version Preview 2. Un peu plus stable que les précédentes moutures, il demeure loin du compte avec de nombreux bugs notamment sur l’affichage des images. Par ailleurs, l’ergonomie du truc est un peu spéciale et il demande une prise en mains, comme Lightroom du reste. Ceci étant, pour visualiser, classer et retoucher rapidement ses photos, ça commence à être utilisable… Pas un luxe, si on se souvient qu’il devait sortir en 2008 — c’est pas encore Duke Nukem Forever, mais ça devient intéressant ^_^.
Côté cinoche, ça a commencé très tôt mercredi matin, vu que j’avais pas mal de choses à faire (dont une keunerie : passer au boulot pour récupérer trois papiers oubliés mardi soir…). Donc, Wolverine, premier volume de la série X‑men, situé chronologiquement avant les opus de Bryan Singer. Heure matinale, salle vide. Cool.
Incendié par la critique, Wolverine ne mérite à mon avis pas tant de haine. Certes, il y a un certain sous-emploi du personnage principal, certes, il y a des scènes légèrement exagérées (remember Wanted ?), mais dans l’ensemble, ça tourne vraiment bien, les acteurs ne sont pas trop mauvais et le scénario n’est pas trop vide. Donc, sans casser des briques, ça se laisse regarder sans déplaisir.
Ensuite, j’ai récupéré des papiers tous neufs à la mairie, et je me suis tapé le trip de rêve de tout maniaque du métro : les deux lignes orphelines, 3bis et 7bis, de bout en bout. Faut dire que de Gambetta (mairie) à Stalingrad (bureau), c’est l’enchaînement le plus simple. Seul problème : la navette ayant disparu depuis la seconde guerre mondiale, j’ai dû prendre la 11 au milieu, pour 500 m d’un métro d’une banalité affligeante. Sinon, les deux mini-lignes ont une personnalité bien à part, avec une navette ultra-rapide tout en ligne droite en tunnel simple d’un côté, et une longue boucle à sens unique (mais sur voie double sur un assez long trajet, laissant donc deux rails bien rouillés que j’ai notés dans un coin de ma tête pour le défi de l’autre malade), souvent en tunnel double et passant en véritables montagnes russes sous les Buttes Chaumont, de l’autre. S’ils réunissent les deux, comme ça devrait être fait d’ici quelques années, ça risque d’être très amusant.
Donc récupération des papiers (pour que mon père paie les amendes qu’il prend avec mon véhicule ^_^ ), réunion avec les patrons, puis expédition des papiers, piscine et courses — j’avais plus que deux pantalons, ça faisait court.
Jeudi, Rio ne répond plus, parodie de parodie de films d’espionnage avec Jean Dujardin. Hubert Bonisseur de la Bath, raciste, misogyne, insulte, stupide, vain, vaniteux et prétentieux, est toujours agent secret et se retrouve en Amérique du Sud pour collaborer avec une espionne israëlienne. Le film est sans surprise pour quiconque connaît le volume précédent (Le Caire, nid d’espions), et se laisse voir sans joie particulière. On est assez loin du niveau du Les barbouzes de Lautner, mais bon, y’a pire.
Vendredi, c’était férié, donc j’en ai profité pour doubler la dose. Romaine par moins 30 est une comédie sentimentale qui joue sur le cousinage. L’idée n’est pas spécialement originale (Romaine s’engueule avec son mec parce qu’elle lui a avoué qu’il ne la faisait pas jouir et se retrouve paumée dans un endroit inconnu, Montréal en l’occurrence), le traitement est souvent caricatural, et finalement ce sont la prestation sans faille des acteurs et le décalage des dialogues qui font passer l’ensemble.
Dans la foulée, je me suis fait Still walking1, de Koreeda Hirokazu, peu connu chez nous mais dont j’avais beaucoup aimé l’œuvre précédente (Nobody knows2). Jamais j’aurais été voir un film français avec un tel thème (un homme revient chez ses parents pour l’anniversaire de la mort de son frère aîné), mais ici, ça marche, sans doute grâve au talent humaniste du réalisateur. Beaucoup d’humour, de cet humour japonais un peu particulier qu’on apprend à apprécier — “Il ne faut jamais épouser une veuve : on est toujours comparé au disparu. Il vaut beaucoup mieux épouser une divorcée : elle a eu le temps de détester l’autre” –, du cynisme, de la retenue, des personnages dessinés tout en délicatesse, d’autres caricaturés, une observation d’une famille et d’une société où le deuil n’est pas vraiment ce qu’il est chez nous, bref, c’est bô. Et ça laisse une impression de paix assez agréable.
Ensuite, j’ai repris la 11, puis la 7bis, pour un coup double : une des piscines ouvertes malgré le premier mai était là, et j’ai pu prendre les photos que j’avais repérées pour les délires de Ghusse.
Week-end bien fourni, finalement…
1. Mais pourquoi ce titre anglais, traduction très approximative du titre 歩いても、歩いても ? Quand un film anglais reprend le titre d’une chanson, en général, on le conserve (cf. Land of plenty de Wim Wenders), ou alors on traduit en français (ce qui donnerait “en marchant encore” ou “toujours marchant”).
2. Mais pourquoi ce titre anglais, traduction très approximative du titre 誰も知らない, que l’on aurait pu traduire par “personne ne saura” ?