Dramatique

Il y a des choses que je com­prends, et d’autres non.

Dans le cas du Dakar, ou d’autres com­pé­ti­tions spor­tives du reste, je com­prends, par exemple, qu’on s’in­quiète de la sécu­ri­té des inter­ve­nants ou qu’on juge  obs­cène la dépense finan­cière que ça repré­sen­ta et scan­da­leux les acci­dents cau­sés à des autoch­tones qui n’ont rien deman­dé à personne¹.

En revanche, je ne com­prends pas en quoi la mort d’un concur­rent lors d’un acci­dent de course est un drame affreux digne du 20h. C’est la consé­quence d’un risque que le type concer­né a pris en connais­sance de cause. Pas de quoi se réjouir, je pré­fère quand tout se passe bien, et si on peut bos­ser pour dimi­nuer les risques, tant mieux (vivent les arceaux, les baquets, les har­nais, les conduites de car­bu­rant ren­for­cées, les extinc­teurs embar­qués et ce genre de choses). Mais si on doit inter­dire à tout un cha­cun de prendre des risques pour lui-même, ça va deve­nir drô­le­ment com­pli­qué — parce que mine de rien, ça va com­men­cer avec des trucs aus­si logiques qu’in­ter­dire de sor­tir de chez soi quand il neige, parce que c’est super dan­ge­reux on peut glis­ser sur le trot­toir, et aus­si quand il neige pas parce qu’on peut glis­ser quand même.

¹ J’ai un peu de mal à com­prendre, en revanche, pour­quoi on jette l’op­probre sur les mal­heu­reux concur­rents qui, sur un sec­teur de liai­son, ont été per­cu­tés par un type qui dou­blait en triple file sur une deux voies il y a quelques années, je sais plus où et j’a­voue ma flemme de cher­cher : un acci­dent cau­sé par un autoch­tone, ça arrive aussi.

Et je pré­cise à ceux qui vou­draient y voir une abso­lu­tion de tous les acci­dents sur­ve­nus en raids afri­cains que c’est le seul exemple que je connaisse, et que donc oui, à vue de nez, les concur­rents causent plus d’ac­ci­dents qu’ils n’en subissent et oui, c’est une honte.