Holiday on ice
|Alors oui, bon, je sais, ça fait un mois, je suis à la bourre, tout ça, mais voilà : j’ai profité d’un séjour à Val-Thorens pour faire un tour en voiture.
(Crédit photo : Ghusse)
Il y a à côté du parking un circuit de glace, et une école de conduite dessus. Au moment où je suis passé, seule une Lancer Evolution tournait, le moniteur étant un type bien connu dans le milieu de la course de côte : Lionel Régal, qui hérita du statut d’intouchable à la retraite du moustachu Bernard Chambérod (après cinq titres consécutifs de celui-ci, Régal fils en est à son quatrième).
Donc, cinq minutes en passager, où Régal explique comment ça marche, puis un quart d’heure au volant. Zéro tonneau, même pas une petite touchette : en fait, tout est étonnamment facile, la Lancer ayant une grande tendance à aller précisément où on lui dit d’aller et à se calmer immédiatement au lever de pied si on est trop optimiste. Je parle pas d’aller chercher le dernier dixième, bien sûr, juste d’enrouler une courbe pour sortir en ligne.
L’autre truc qui simplifie grandement la vie, c’est de pas se demander si y’a quelqu’un qui arrive en face. Je me suis rendu compte que j’avais fait ça très exactement une fois, en montant le Claps (tas de cailloux tombé au 15è siècle) de nuit : un peu surpris par une plaque de glace au milieu du virage, voyant qu’il n’y avait personne en train de descendre et craignant de repartir dans le rocher à droite si je contrebraquais d’un coup, j’avais laissé la voiture dériver gentiment sans couper les gaz et en visant le milieu de la route. En ramenant les roues droites, la voiture était revenue en ligne vingt mètres plus loin sans faire d’histoire, et j’ai été un peu étonné que Régal me demande de faire exactement la même chose — avec plus de gaz, bien sûr, parce que c’est plus amusant.
Finalement, c’est assez amusant, beaucoup trop court, très intéressant, et psychologiquement on devrait faire faire un stage de ce genre (peut-être pas avec une Lancer Evo ^_^ ) à tous les apprentis en auto-école : c’est quand même important de comprendre que c’est pas grave de glisser et qu’en y allant doucement ça se passe bien avant de monter à Val-Thorens.
À ce niveau, je suis assez d’accord avec Darniche, qui déclarait y’a pas longtemps au 13 h de France 2 : “ça n’est pas de l’argent perdu de passer une heure au volant à côté d’un moniteur : si on a une obligation de déplacement en conditions difficiles, on ne peut pas faire l’économie de comprendre ce qui se passe dans la voiture”. Bien sûr, idéalement, faudrait le faire avec sa propre voiture ou au moins un truc qui ressemble.