5 secondes
|“Cinq secondes gagnées, c’est mille personnes transportées de plus à l’heure.” C’est un régulateur de la ligne 13 du métro parisien qui expliquait ça au 20 h, tout à l’heure. Et de lister, outre les solutions envisagées à long terme (déconnexion de la fourche nord ou prolongement de la ligne 14), les pis-aller applicables rapidement : personnel de contrôle des passagers dans les stations, pose de portes palières par exemple.
Pas un mot en revanche sur la plaie absolue, qui peut faire perdre une dizaine de secondes d’un coup à un train — et, par tant, dix secondes à tous les trains suivants : aux heures de pointe, il n’y a pas de marge hormis celle de sécurité, qu’il n’est pas question d’outrepasser —, je veux parler du crétin qui tient absolument à prendre ce train-ci et pas le suivant, même s’il est déjà plein à craquer et prêt à partir, et qui glisse le poignet dans l’entrebâillement des portes en cours de fermeture, puis s’acharne à les rouvrir à coups d’épaule jusqu’à se frayer un chemin en écrasant un peu plus les sardines déjà entassées.
Pourtant, de mon expérience du métro — et je fréquente surtout la ligne 2, qui n’est pas la plus chargée —, ces abrutis sont la première cause de retard de métro, causant des blocages en stations bien plus souvent que les feux de régulation (qui eux-mêmes peuvent bien être rouges parce qu’un imbécile bloque la rame précédente en essayant de monter dedans), les pannes d’alimentation et de signalisation, les suicides et les incidents techniques.