Voiture-hélicoptère ?
Ça fait deux fois que je l’entends, sur deux chaînes différentes, et ça me fout les nerfs. Il semblerait que des Hollandais aient créé ce très intéressant engin, le Pal‑V :
Celui-ci est qualifié, un peu partout, de “voiture-hélicoptère”.
Alors, bande de crétins décérébrés symbolisant la déchéance de l’information, notez-le bien :
un autogire n’est pas un hélicoptère.
Un hélicoptère a un rotor horizontal piloté (ou plusieurs, d’ailleurs). Son aile est donc une hélice, d’où son nom ; une hélice est un dispositif transférant ou mesurant l’énergie d’un fluide — l’hélice d’un avion ou d’un navire transmet l’énergie d’un moteur vers le fluide, celle d’un moulin ou d’une éolienne transmet l’énergie du fluide vers son arbre, celle d’un anémomètre mesure la vitesse de déplacement du fluide.
Un autogire a un rotor horizontal passif, qui tourne tout seul, d’où son nom. Il ne s’agit plus vraiment d’une hélice, au sens où il n’y a aucune notion d’énergie : l’autogire vole sur le même principe qu’un avion, l’aile ne s’appuyant sur l’air que passivement, parce qu’on déplace l’ensemble du véhicule. Mettre l’aile en rotation permet d’obtenir une meilleure portance à très basse vitesse, mais à l’arrêt, un autogire fonctionne comme un avion : il tombe.
Pour un produit grand public, la solution de l’autogire est beaucoup plus pratique que l’hélicoptère : il y a moins de commandes, donc un pilotage moins complexe et moins de points à vérifier avant le décollage ; il profite aussi d’un coût d’utilisation beaucoup plus faible, l’hélicoptère étant un gouffre énergétique. Elle est aussi préférable à l’avion, du fait de sa stabilité naturelle et de la vitesse d’approche bien plus faible en particulier — en s’approchant du sol, un autogire peut ralentir jusqu’à quelques dizaines de kilomètres à l’heure, là où un petit avion comme le Cessna 172 décroche autour de 90 km/h.