Snobisme
|Lu dans Auto hebdo :
Lewis Hamilton était passablement énervé par son accrochage avec Pastor Maldonado dans le pénultième tour de la course alors que le pilote McLaren se battait pour rester sur le podium alors qu’il était à l’agonie avec ses pneus.
Pénultième, c’est joli. Ça fait classe, non, même, ça fait klaße (ça claque mieux écrit comme ça, non ?), quand on est journaliste en sports mécaniques, de mettre un mot comme ça dans une phrase.
Le problème, c’est que mettre des mots compliqués quand on sait pas écrire, c’est plus gênant : ça fait plus klaße, ça fait juste snob.
Et là, mon estimé confrère fait, dans la même phrase, une erreur de débutant : répéter “alors que”, qui à la base n’est pas la liaison la plus élégante, et faire ainsi une subordonnée de subordonnée.
“Alors que le pilote McLaren se battait pour rester sur le podium bien qu’il ait été à l’agonie avec ses pneus” aurait été préférable.
“Tandis qu’il se battait, malgré des pneus à l’agonie, pour rester sur le podium”, encore mieux : si j’étais secrétaire de rédaction, c’est sans doute un truc comme ça que j’aurais réécrit.
Mais le truc, c’est que rythmer et construire une phrase, c’est du boulot. Alors qu’ouvrir un dico à la lettre “p”, n’importe qui peut le faire.
Au passage, notons que sur le même site et concernant le même sujet, Jacques-Armand Dupuis écrit pour sa part :
Pastor Maldonado a heurté la monoplace de Lewis Hamilton qui venait de chuter en troisième place après avoir vu ses pneus s’effondrer.
Tout le monde aura noté l’articulation entre le “qui” et le “après”, infiniment plus digeste.
(Et oui, je suis pleinement conscient que ce billet peut tout à fait me faire passer pour un connard condescendant. Mais le truc bizarre serait que vous ne vous en soyez pas encore aperçus. 😉 )