Apprivoiser un Mac : pomme‑C, pomme‑V
|Dans mon nouveau boulot, on m’a vite fait comprendre que j’avais le choix : Mac OS X ou Windows. Cela fait donc deux mois et demi que je suis sous Mountain Lion au bureau, et je suis bien entendu toujours sous Mint Cinnamon chez moi. Après avoir traité le clavier, la souris, le placement des fenêtres et le lancement d’applications, parlons un peu d’un détail génial de X windows qui n’a pas été repris sous OS X : le copier-coller.
Comment faites-vous un copier-coller ? Ben, vous sélectionnez un texte et vous tapez Ctrl‑C, Ctrl‑V ou Ctrl-Inser, Maj-Inser (sous Windows) ou Cmd‑C, Cmd‑V (sous Mac). Sous Linux, c’est généralement comme sous Windows, sauf pour le terminal où Ctrl‑C est pris par “interruption” et où il faut rajouter Maj à la combinaison.
Cependant, X Windows a depuis longtemps une alternative que je n’hésiterai pas à qualifier de géniale : sélection, clic central. Oui oui, avec la souris.
En fait, tout texte sélectionné est immédiatement placé dans un tampon. Et le clic central permet d’insérer ce tampon à l’endroit où on clique. Simple, efficace et très rapide : la combinaison “copier” est shuntée et la combinaison “coller” est remplacée par un simple clic.
Cerise sur le gâteau : ce tampon n’est pas le même que celui du copier-coller classique.
Curieusement, bien que Mac OS X ait beaucoup pioché dans le monde Unix, il n’a pas gardé ce petit truc absolument génial.
Or, pour quelqu’un comme moi, c’est un outil de productivité à part entière. Imaginons que je doive faire une fiche d’appareil photo pour un magazine, avec un visuel, un titre, un tarif, un extrait de fiche technique et un texte.
Nota : on passe à la maquette des textes bruts et des images ; il y a des gens qui savent faire des mises en pages et leur fournir un truc bâclé n’est pas les aider. Je vais donc leur passer un fichier baptisé “Trucmuche_X-328.jpg” et un fichier baptisé “Trucmuche_X-328.rtf”. Celui-ci va contenir grosso modo un truc comme ça :
<Mag N°32 — fiche Trumuche X‑328>
<Auteur>
Franck Mée
»>Trucmuche_X-328.jpg
<Titre>
Trucmuche X‑328 : de la .50 BMG
<Prix>
349 €
<Technique>
Capteur : Quadri-MOS 32 Mpxl, 16x24 mm
Objectif : tri-focal 28–35-50 mm f/2
Dimensions / poids : 98 x 56 x 32 mm / 245 g
<Texte>
Il y a des appareils qui sont de la balle. Parmi ceux-ci, certains sortent encore du lot : c’est le cas du X‑328, dont l’objectif pique comme un cactus dès la pleine ouverture et dont les images restent d’une propreté stupéfiante jusqu’à 200 000 Iso.
Imaginons maintenant que j’aie à faire un comparatif, avec huit fiches de ce genre… Ah oui, c’est tout de suite plus long.
Je peux copier-coller huit fois l’ensemble du truc et corriger les morceaux qui changent, mais j’augmente le risque de me planter ou d’oublier un truc. En plus, si j’ai huit fiches identiques empilées les unes sur les autres dans le même fichier, je risque de me planter et de modifier la mauvaise, et c’est comme ça qu’on se retrouve avec des lecteurs qui nous insultent parce qu’on a raté un copier-coller. Quant à copier-coller huit fois une fiche vierge, et bien… Vous oubliez juste que la liste des huit appareils va changer quatorze fois entre le moment où je tape le brouillon et celui où tout est validé (d’ailleurs, dans la version finale, il y en aura dix parce que quelqu’un aura trouvé qu’il manquait le sien, alors qu’à un moment donné on évait réduit à six parce que la maquette trouvait ça trop serré).
Donc, je fais les appareils un par un.
Sous GNU/Linux, j’ai une façon simple et efficace de le faire : je copie-colle (Ctrl-C-Ctrl‑V) une fiche vierge. Puis, je vais dans mon gestionnaire de fichiers pour copier (sélection-clic) le nom de l’image. Puis sur le site du fabricant pour copier (sélection-clic) le nom officiel de l’appareil. Et ainsi de suite, en sachant que ma fiche vierge est, elle, bien à l’abri dans le premier tampon pour pouvoir être collée (Ctrl‑V) lorsque je passerai à l’appareil suivant.
Sous Mac OS X, je dois à chaque fiche aller chercher une vierge quelque part. La façon la plus simple de le faire, c’est de garder une fenêtre ouverte avec juste ça dedans, pour aller la chercher quand il faut — ce qui impose d’activer cette fenêtre, donc de la voir envahir le bureau et foutre en l’air l’agencement des fenêtres qu’on avait fait, cf ce précédent billet.
Gérer deux copier-coller séparés, ça ne paraît pas évident quand on le décrit. J’ai mis un moment à m’y faire, d’ailleurs. Mais une fois qu’on a pris le coup, il est très frustrant de revenir à un tampon unique et de devoir taper au clavier à chaque fois qu’on veut faire un copier-coller. Je vais d’ailleurs sans doute voir s’il n’y a pas en option un outil de gestion de l’historique du copier-coller, qui permettrait de limiter un peu la casse.
Bien entendu, le manque du copier automatique-clic pour coller n’est pas spécifique à OS X : Windows fait pareil. Ça veut pas dire que ça soit une bonne idée.