A photo a day 2015
|Au mois de mai se tenait l’édition 2015 du PADC — pour “a photo a day challenge”. Comme d’habitude, Ghusse a dit à ses potes “chiche” et comme d’habitude, les plus fidèles ne se sont pas laissé démonter par le fait d’avoir été prévenus seulement trois jours avant. Bien entendu, ce délai raccourci a sans doute eu un impact sur la fréquentation : faute de temps pour rabattre les troupes et, pour certains anciens participants, pour s’organiser, seules cinq personnes ont joué le jeu.
Ces vieux routiers se sont évidemment imposé un thème, même s’ils n’avaient que trois jours pour le trouver : (T)imothep a joué des onomatopées en illustrant principalement sa vie quotidienne et familiale, Hervé a tourné en rond pendant un mois (et au bout de 31 jours, il a trouvé ça “saoulant de photographier des ronds”), Lisa a cherché les couleurs saturées et Ghusse a fait de la macro avec un 28 mm Cosina, une première bague d’inversion, une deuxième bague d’adaptation et un bout de plastique. Meuh non il est pas geek bricoleur, enfin, à peine.
Pour ma part, j’avais découvert il y a quelques mois avec amertume la disparition du module “simulation de films” jadis installé par défaut avec Bibble/AfterShot. Ma thématique du mois a donc été d’essayer de retrouver un rendu vieillot en travaillant désaturation, saturation, colorimétrie, vignetage et compagnie, avec l’antienne : “il y a des choses qui ne changent pas”.
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Au passage, la première photo m’a mis Little boxes en tête, et du coup j’ai poursuivi l’idée de donner des titres de chansons aux photos, vu que s’il y a une chose qui ne change pas, c’est bien que j’ai tout le temps un air entêtant coincé dans le crâne.
Les esprits observateurs noteront qu’il manque la photo du 11. Ce n’est pas un oubli, mais elle est privée. Je n’ai en fait rien publié du 7 au 15, avant de m’apercevoir que malgré un problème personnel j’avais continué à faire et à stocker des images sur mon disque et que la plupart d’entre elles n’étaient pas trop personnelles pour être publiées et pouvaient s’insérer dans la série.
Comme de bien entendu, certaines photos sont plus réussies que d’autres. Parfois, c’est un hasard : ici, je n’ai pas prémédité l’écho entre orange de la tasse et jaune de la boîte au lettres ; mais si, d’une demi-douzaine d’images, j’ai gardé la seule où il est présent, c’est sans doute pas par hasard !
Mon idée de départ étant de vouloir faire vieux (pardon, on dit “intemporel” quand on parle moderne), j’ai beaucoup joué sur les tons légèrement jaunis et les couleurs ternes, essayant d’imiter un tirage laissé à la lumière un moment. Pour certains sujets, ça fonctionne bien, comme cette ambiance familialo-nostalgique (j’ai vite appris à descendre de là où j’étais monté, mais cette scène m’a donné une forte impression de déjà-vu).
D’autres fois, c’est l’inverse. Ici, avant même de déclencher, je savais que j’irais fouiller du côté des inversibles très saturés style Velvia. J’ai testé plusieurs compositions avant de me fixer sur celle où l’arbre remplissait la prairie, puis j’ai attendu “Bravo-Mike” qui faisait des tours de piste et passait donc toutes les cinq minutes à peu près au même endroit. Ensuite, outre la vibrance poussée, l’ajout de vignetage a permis de densifier le ciel presque à la manière d’un polarisant ; le résultat a un côté “fond d’écran Windows XP”, mais j’aime bien.
Il y a tout de même des choses qui changent : pour la première fois depuis bien longtemps, ni (T)imothep ni Ghusse n’ont joué aux clones. Je suis donc le dernier à avoir fait vivre cette vieille tradition du PADC, je suis déçu. :p
Dans l’ensemble, si j’ai un peu plus travaillé sur les rendus qu’en décembre 2013, cette série souffre du même défaut : un manque de cohérence. En fait, c’est même pire, puisqu’à l’époque quasiment toutes mes photos tournaient autour du travail, des loisirs et de combien ils s’interpénètrent dans ma branche. En 2012, je n’avais de cohérence que graphique, mais quand on regarde les images on a tout de suite l’impression d’une série homogène ; même s’il existe un fil conducteur (et même deux, la thématique “comme d’habitude” et les titres musicaux), la cohabitation de styles graphiques très différents donne tout de suite une impression décousue à l’album 2015.