C’est un Kodak
|Aujourd’hui, un camarade des relations presse a ressorti une photo de 2009, époque où il travaillait notamment pour Kodak. Époque, donc, où Kodak gérait encore la commercialisation d’appareils photo, souvent avec des concepts intéressants (notamment en matière de connectivité, qui n’était pas encore à la mode et dont les autres constructeurs se souciaient comme de leur première chemise), mais avec des parties techniques que je qualifierai poliment de perfectibles. Ma nature étant ce qu’elle est, ça m’a fatalement fait repenser à l’appareil de Rochester le plus marquant que j’aie testé : le C123.
Après avoir réalisé la partie labo et constaté la qualité de son optique (qui rappelait plus les webcams que les appareils photo) et de son capteur (qui rappelait plus les webcams que les appareils photo), je l’avais glissé dans mon sac pendant une semaine pour vérifier si par hasard il était plus apte à la vraie vie qu’aux tests techniques.
C’était l’époque des Nuits de Fourvière, où Zazie avait la bonne idée de se produire malgré une angine, et où une amie avait pu m’avoir une place. À l’entrée, le Cerbère de service demande si nous n’avons pas d’objet dangereux tel que bouteille, boîte de conserve, poing américain, couteau à cran d’arrêt, Kalachnikov, bombe à neutrons ou appareil photo. Il nous fait ouvrir nos sacs, tombe sur le petit boîtier jaune vif, me dit : “ah ben c’est un appareil photo ça !”
La réponse, spontanée et absolument pas réfléchie, a suivi dans la seconde :
Ben non, c’est un Kodak.
L’éclat de rire qui a suivi m’a brutalement fait comprendre la stupidité de ma réponse. Malheureusement, ce n’est pas le vigile qui a ri ; il avait l’air plutôt agacé et le mignon faiseur d’images floues a passé la soirée dans une consigne.