Soyons optimistes : la pub disparaîtra un jour

Vous avez peut-être noté la rubrique “Pire que de la pub”, dans la liste, là, à côté. C’est qua­si­ment la rubrique la moins uti­li­sée ; je l’a­vais créée pour décor­ti­quer les pubs encore plus stu­pides que les autres et il y avait un moment que je m’en étais pas ser­vi dans ce but. Ce n’est pas que ma tolé­rance aux publi­ci­tés débiles aug­mente, ras­su­rez-vous, c’est juste que main­te­nant que j’ai un ciné­ma à exac­te­ment 14 minutes de marche de chez moi, je peux beau­coup mieux opti­mi­ser mon tra­jet pour arri­ver deux minutes avant le début du film et évi­ter le matra­quage précédent.

Quand Carrouf essaie de capitaliser sur Woodstock… - capture d'écran de publicité Carrefour
Quand Car­rouf essaie de capi­ta­li­ser sur Wood­stock… — cap­ture d’é­cran de publi­ci­té Carrefour

Ça ne m’a hélas pas épar­gné de cette publi­ci­té pour Car­re­four, qui me les brise déli­ca­te­ment et qui m’in­cite donc à reve­nir aux sources de cette rubrique.

Bon, vous me direz, cette pub est ni moins nui­sible ni pire qu’une autre, le mes­sage est rai­son­na­ble­ment niais, on ne voit abso­lu­ment pas le rap­port avec une chaîne de super­mar­chés, bref, c’est une pub ordi­nai­re­ment mer­dique. Pour­quoi donc me fout-elle autant les nerfs ?

C’est simple.

La bande son.

Évi­dem­ment, Car­rouf a sup­pri­mé les paroles. Faut dire que The har­dest but­ton to but­ton, c’est pas exac­te­ment une ode à l’optimisme.

Ma mère a accou­ché […], il a eu mal aux dents, il s’est mis à pleu­rer, c’é­tait comme un séisme. Ça n’a pas duré parce que j’y ai mis fin : j’ai attra­pé une pou­pée de chif­fons et j’ai plan­té des petites aiguilles dedans. […] J’a­vais des opi­nions sans impor­tance, j’a­vais un cer­veau qu’on aurait dit en pâte à crêpe.

Ça se passe dans une famille qui passe son temps à se battre et le nar­ra­teur, qui appa­rem­ment n’est pas le moins tor­du de la bande, ne s’y sent pas inté­gré. Y’a pas une note posi­tive dans le mor­ceau et s’il est bour­ré d’éner­gie, c’est plu­tôt celle du déses­poir ou de celui qui tourne en rond dans une cage.

La pub n’a jamais eu honte de s’ap­pro­prier n’im­porte quoi, mais rare­ment elle aura autant per­ver­ti le sens de ce qu’elle détourne. Je cherche com­ment un publi­ci­taire aurait pu plus ouver­te­ment cra­cher sur la signi­fi­ca­tion ori­gi­nale d’une œuvre, mais à part ima­gi­ner le pape chan­tant le Notre père sur l’air de With God on our side, j’ai vrai­ment du mal à trouver.