200 km/h pour un supersonique
|De temps en temps, on entend parler d’un nouvel avion civil supersonique. En fait, tout le monde joue avec l’idée, pour être prêt si un jour le marché se débloque au point d’espérer rentabiliser la production. Certains projets sont très loin de l’industrialisation, d’autres peuvent être lancés en deux ans si la demande apparaît. C’est dans cette rubrique que rentre Boom, un projet d’avion de ligne pour une quarantaine de passagers : d’après les vues d’artiste proposées, il s’agirait d’un delta pur au fuselage très “loi des aires”, équipé de deux réacteurs situés sous les ailes.
Si ça vous évoque un bébé Concorde, c’est normal : c’est toujours aujourd’hui la meilleure façon de faire un supersonique. En fait, si on cherche vraiment la petite bête, le placement des réacteurs et le ventre bombé rappellent plus l’avorté Lockheed L‑2000 que le supersonique franco-britannique ou son équivalent soviétique, mais on ne sort pas d’une recette dont on sait qu’elle fonctionne : développer en réalité ce produit qui croiserait autour de Mach 2,2 ne demande qu’un peu d’argent et de bonne volonté.
Le truc amusant et qui ne fait qu’à moitié sérieux, c’est l’immatriculation visible sur les illustrations.
Car N22BT existe. Et N22BT n’est pas tout à fait supersonique.
N22BT est un Baby Great Lakes, un biplan de construction amateur, monoplace, doué pour la voltige mais dont la vitesse maxi est de l’ordre de 200 km/h. Donner son immatriculation aux visuels d’un futur appareil supersonique, c’est donc plutôt original…