Nagazaki…

Il y a, dans le sud du Japon, une ville bap­ti­sée 長崎. Si vous lisez les sino­grammes, vous ne serez pas sur­pris d’ap­prendre qu’elle est située à la base d’un long (長) cap (崎). Sinon, vous ferez comme les éco­liers et lirez les furi­ga­nas, qui vous diront que ça se pro­nonce ながさき — ce que, par chez nous, on note­ra [naɡa­sa­ki], ou na ga sa ki pour ceux qui ne lisent pas l’al­pha­bet phonétique.

Évi­dem­ment, les Japo­nais ont déci­dé que dans l’al­pha­bet romain, la trans­crip­tion logique serait “Naga­sa­ki”. Ils n’ont pas pen­sé que pour ces cons de Fran­çais, qui aiment bien don­ner vingt sons dif­fé­rents à chaque lettre selon les situa­tions, ça allait natu­rel­le­ment glis­ser vers [naɡa­za­ki], na ga za ki. (Pour don­ner la bonne pro­non­cia­tion à un Fran­çais, il fau­drait écrire “nagas­sa­ki”, mais là un Japo­nais dirait ins­tinc­ti­ve­ment [naɡasːa­ki] ou [naɡas­sa­ki] et cher­che­rait un moment dans son dico à quoi peut bien cor­res­pondre ce “ながっさき”, donc ça crée­rait plus de pro­blèmes que ça n’en résoudrait.)

capture d'écran du Monde, retouchée pour rentrer dans le cadre
cap­ture d’é­cran du Monde, retou­chée pour ren­trer dans le cadre

Tout ceci pour dire que là, aujourd’­hui, on a tou­ché le fond. Sur Le Monde, on écrit désor­mais “Naga­za­ki”, ce qui per­met aux Japo­nais de bien com­prendre ins­tan­ta­né­ment que les Fran­çais n’ont rien à foutre du nom de leurs villes.