Joyeux anniversaire

C’é­tait bien le fils de son père. Méti­cu­leux, poin­tilleux, un poil pré­ten­tieux, par­fois grande gueule, il n’é­tait pas très doué pour ce qui concer­nait les sen­ti­ments ; mais lors­qu’il s’a­gis­sait de vous entraî­ner dans un tour­billon d’ac­tion, il était imbat­table. Ne recu­lant devant aucune audace, osant les plans les plus périlleux et s’en sor­tant tou­jours avec gran­deur, il était extrê­me­ment bien mon­té et sédui­sait à coup sûr hommes et ado­les­cents. Ses hur­le­ments rageurs, ses envo­lées vir­tuoses, ses accé­lé­ra­tions subites mas­quant une endu­rance inéga­lée… Il fit perdre la tête à plus d’un, empor­tés dans cette spi­rale d’ex­ci­ta­tion pour en res­sor­tir épui­sés et enthou­siastes — mal­gré la pro­fonde tris­tesse qui sui­vait inévi­ta­ble­ment le point d’orgue.

Cherchez pas ce genre de plan dans les films de l'époque : en 1966, c'est le genre de chose qui vous valait l'Oscar du meilleur montage. - capture du film
Cher­chez pas ce genre de plan dans les films de l’é­poque : en 1966, c’est le genre de chose qui vous valait l’Os­car du meilleur mon­tage. — cap­ture du film

Joyeux anni­ver­saire, Grand prix.