Inktober, semaine 1
Y’a des fois, je suis plutôt raisonnable. Et puis, y’a des fois, je suis complètement con.
Par exemple, là, j’ai un gros dossier à faire pour la semaine prochaine, puis la semaine suivante je suis à Nîmes pour les conférences Aerial Fire Fighting et Search & Rescue, avant l’anniversaire du Groupement d’hélicoptères de la Sécurité civile. Et ensuite, il faudra rendre compte de tout ça dans CFPA News, la newsletter (qui ressemble de plus en plus à un magazine, on peut même la lire en ligne depuis cette année) des pilotes du Cal Fire.
Autrement dit, s’il y a un mois où je suis occupé, c’est bien octobre 2017.
Alors, pour je ne sais quelle raison débile (qui ne saurait avoir un lien avec l’absence de défi A photo a day cette année), j’ai décidé de faire l’Inktober, qui consiste à faire un dessin par jour sur un thème donné. C’est super pratique, ça ne prend absolument pas de temps, surtout que comme je dessine vachement souvent, je suis super doué et j’arrive précisément à ce que je veux du premier coup.
Mais bon, tant que je garde une dose de sarcasme, c’est que ça va.
Voici donc les sept premiers dessins, de qualité ma foi fort variée.
Le premier jour, c’était “swift”, que les Français d’Inktober ont traduit par “rapide”. Mais “swift”, c’est aussi le nom anglais du martinet ; j’ai donc mis un point d’honneur à tenter d’en dessiner. C’est horrible, mais pour ma défense, c’est super chaud à rendre, les formes de cette faucille volante.
Lundi, c’était “divisé”. J’ai donc cherché un avion qu’on pouvait diviser, et je me suis rappelé avoir fêté l’anniversaire du Pregnant Guppy il n’y a pas longtemps. Ça m’a pris du temps, mais j’étais assez content des ombrages et du volume, à part cette ignoble faute de perspective sur la fusée. Et puis on m’a fait remarquer que ma légende était incompréhensible. Voici donc une version modifiée, peut-être plus accessible.
Mardi, c’était “poison”. J’ai donc pensé aux “chemtrails”, que d’après certains les avions épandent pour empoisonner les gens, tuer les anges, changer le climat ou que sais-je — je fais partie des gens qui considèrent que ces traînées sont des particules de glace dues à la combustion, qui redeviennent de la vapeur d’eau en arrivant à des altitudes où il fait moins froid et polluent plutôt beaucoup moins que les rejets invisibles des mêmes réacteurs. Du coup, quand on me parle des chemtrails, je pense toujours aux innombrables sources d’empoisonnement massif, certaines et avérées, qui pourraient faire l’objet d’un combat bien plus utile de la part de ces illuminés : gaz d’échappement, fumées industrielles, et chiens de mémère — il paraît que ce n’est pas toxique, mais qu’est-ce que ça empoisonne la vie !
Je suis pas fan du fish-eye au quotidien, mais là ça permet de fermer un peu le haut de l’image et de guider l’œil vers le “poison”, l’avion qui passe en faisant sa petite traînée à peine visible. Je suis assez content des roues du camion et de l’allure du personnage principal, qui zappe tranquillou le type qui essaie d’attirer son attention ; beaucoup moins de la cheminée d’usine et de la platitude du mur à droite (mais j’allais pas non plus y passer la nuit, désolé).
Mercredi, j’avais autre chose à faire (y’avait un film au cinéma), donc le dessin sur “sous l’eau” a vraiment été fait à l’arrache. La perspective sur Pélican 32 est donc complètement foireuse. Les écopes sont à peine visibles mais ça, c’est volontaire, et c’était l’occasion de vous rappeler de lire CFPA News. Évidemment, c’est un clin d’œil à la vieille légende urbaine du nageur aspiré par un bombardier d’eau, qui a même fait un gag d’Achille Talon si ma mémoire est bonne.
Jeudi, c’était “long”. Minimaliste et un peu fait en vitesse parce que j’avais à faire. J’ai fait exprès que l’avion soit tout tordu, ça réduit encore l’espace entre la queue et le sol ; en revanche, j’ai découvert après coup qu’on parle justement d’un Airbus A322 depuis le printemps. Le projet me laisse un peu perplexe : l’A321 a déjà tendance à frotter la queue sur la piste dès qu’on le cabre un peu violemment ou quand on rate son arrondi à l’atterrissage. Ça s’appelle un “tailstrike” et, dans la base Aviation Safety, l’A321 fait à lui seul 8 des 51 occurrences, devant l’A320 (cinq fois plus produit !) et les versions allongées du Boeing 737 et du Bombardier Dash‑8.
Hier, le mot était “épée”, mais j’ai un peu triché : le capitaine Stark utilise un sabre, pas une épée. D’un côté, le Huey est bien reconnaissable ; de l’autre, le rotor est complètement foiré, Chesterfield n’a pas du tout sa tête habituelle et certains détails sont devenus invisibles même sur l’original (les éperons par exemple).
Enfin, aujourd’hui, c’était “timide”. Je suis assez content du “beau nanza” et du grand sourire du gosse qui monte sur le marchepied (détail ci-contre), et je suis assez satisfait du fait que l’arrière-train de la pilote n’est pas la première chose qu’on remarque — je voulais surtout pas qu’elle ait l’air d’une pin-up. Je suis moins satisfait du Cessna, encore que tout n’est pas perdu : au moins, je n’ai pas tenté de trop le détailler. Le gros raté, ce sont les lignes du parking et les peintures du Beech, que je n’ai pas su rendre clairement et qui prendraient trop d’importance si je les renforçais.
Voilà, pour ceux qui se seraient demandé pourquoi il n’y avait plus de mises à jour de ce site depuis des lustres, vous avez la réponse : comme j’ai du taf et que je tiens à mes heures de sommeil, l’opération “gribouillis” a pris le pas sur le ciné et le blog.
Je vous laisse, je vais chercher une idée pour demain. “Crooked”, en aéronautique, ça peut être quoi ?
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Franck
Si quelqu'un fait un film qui raconte l'histoire d'un photographe qui fait du trafic de chocolat en Bellanca Super Viking, ce sera moi.