Joyeux anniversaire

Il était le der­nier d’une tri­ni­té, arri­vant juste après ses cama­rades anglais et amé­ri­cain. Comme pour com­pen­ser, il était un peu plus cos­taud, un peu plus mus­clé, et cer­tains disent un peu plus beau — même si d’autres lui reprochent ses épaules un peu tom­bantes… Il vou­lait jouer dans les mêmes ter­rains vagues que ses petits copains ; Papa lui offrit donc des chaus­sures de ran­do, quelque peu impo­santes mais effi­caces, et il ne crai­gnait ain­si ni la boue, ni les cailloux. Est-ce son goût pour les aven­tures extrêmes ou une fra­gi­li­té native ? Il se fit rapi­de­ment une répu­ta­tion de type peu fiable — il faut dire que lâcher un pré­sident polo­nais en pleine forêt, ça ne passe pas inaper­çu. Mais cette mau­vaise presse ne l’empêcha pas de mener une car­rière inté­res­sante, don­nant des cours aux cos­mo­nautes et fai­sant un peu de pho­to entre deux balades. Certes plus tout jeune, un peu bruyant et gar­dant la sale habi­tude de fumer plus que de rai­son, il refuse de prendre sa retraite et se lance même dans de nou­velles acti­vi­tés : pour fêter ses cin­quante ans, il vient de signer chez les pom­piers volon­taires.

Lignes ten­dues et chaus­sures de ran­do : le Tu-154 dans toute sa splen­deur. — pho­to Aktug Ates, GNU FDL

Joyeux anni­ver­saire, Tupo­lev Tu-154.