Bienvenue en 2019
|L’an passé, j’avais pas fait de billet de vœux. J’avais plus urgent : j’ai passé janvier entre les boulots et la préparation d’un déménagement. Évidemment, l’année n’en a pas eu grand-chose à faire et s’est déroulée comme les précédentes, avec son lot de drames et de joies.
Cette année, ma seule excuse serait ma fainéantise naturelle, et vous savez que quand ça fait quinze jours que je la laisse repousser un truc, je commence à culpabiliser. Il est donc temps d’écrire un billet réunissant mes vœux pour toi, toi qui me lis.
Toi qui as des ailes, bien sûr, je te souhaite de beaux vols, nourris de paysages fascinants et d’enseignements précieux.
Toi qui aimes regarder les ailes des autres, je te souhaite du temps libre en juin, de beaux meetings et des photos qui claquent.
Toi qui es curieux, je te souhaite de trouver plein de trucs à apprendre. Toi qui n’es pas curieux, je te souhaite de le devenir.
Toi qui viens ou prévois d’accoucher, je te souhaite des nuits de repos et un taux de hurlements minimal. Toi qui as accouché il y a longtemps, je te souhaite que la crise d’adolescence soit la plus courte possible. Toi qui as accouché il y a encore plus longtemps, je te souhaite que tes enfants ne reviennent pas tous les mois demander de l’argent.
Toi qui publies des trucs, je te souhaite que tous tes rédacteurs, auteurs, dessinateurs, traducteurs rendent leurs travaux en temps et en heure, et qu’il n’y ait pas besoin d’y revenir vingt fois.
Toi qui écris, dessines ou traduis, je te souhaite plein de projets intéressants et de paiements rapides (et sans relance).
Toi qui vis à Paris, je te souhaite de déménager. Enfin, sauf si tu aimes ça. Il paraît que c’est possible.
Toi qui as un patron chiant, je te souhaite d’en changer. Toi qui es un patron chiant, je te souhaite de changer. Toi qui as un patron cool, je te souhaite que ça continue. Toi qui es retraité, je te souhaite d’en profiter.
Toi qui vis dans un pays, je te souhaite qu’il t’offre une liberté de penser et d’agir sans t’imposer trop de contraintes. Et si tel n’est pas le cas, je te souhaite de pouvoir le changer ou en changer.
Toi qui as tendance à bloquer sur n’importe quelle musique, je te souhaite qu’elle te plaise — et sinon, de trouver le sommeil.
Toi qui es seul, je te souhaite la compagnie de ton choix. Toi qui es solitaire, je te souhaite la tranquillité de ton choix. Toi qui es sociable, je te souhaite les rencontres de ton choix.
Toi qui es cinéphile, je te souhaite plein de Three billboards outside Ebbing, Missouri, de Revenge, de Bohemian rhapsody, et un minimum de Skyscraper et d’Alpha.
Toi qui préfères Netflix, je te souhaite que la saison 4 de Lucifer soit dans la lignée de leurs meilleures productions et que la saison 3 de Westworld arrive sans languir.
Toi qui transformes tes murs en bibliothèque, je te souhaite du Pratchett, du Kœniguer, du Maliki, du Montaigne, du duChemin, du Larcenet, du Vargas, du Cavanna, du Asimov, du Twain, enfin, tu pioches ce que tu veux, hein.
Toi qui es dans la rue, je te souhaite d’obtenir ce qu’il te faut.
Bref, toi qui me lis, je te souhaite une bonne année 2019.