Joyeux anniversaire

Sub­til ? Pas vrai­ment. Il reven­di­quait même son côté brute. Mais ça ne l’empêchait pas de s’a­mu­ser, parce que, vous savez, une brute, ça rit d’un rien. Sou­vent consi­dé­ré comme une pâle copie de son célé­bris­sime aîné, il était pour­tant beau­coup moins léger : sous ses dehors potaches et ses portes qui cla­quaient presque autant que les joues, il par­lait de guerre froide, d’é­co­no­mie, du pou­voir déme­su­ré que quelques-uns pou­vaient avoir sur la marche du monde, de l’hy­po­cri­sie des reli­gions, de ter­ro­risme d’É­tat, et même de l’ar­mée fran­çaise qui vou­lait jouer à la grande sans s’en don­ner les moyens. Comme toutes les bonnes bouf­fon­ne­ries, il pou­vait ain­si dire quelques véri­tés – ce qui n’est jamais amu­sant, sinon tout le monde le ferait. Il reste ain­si presque d’ac­tua­li­té, à l’heure où les des­cen­dants de ses héros deviennent plus puis­sants que les États où ils opèrent.

Blanche, Blier, Millot et Ventura dans Les barbouzes
Les gars, je sais qu’on res­semble à des ton­tons flin­gueurs, mais cette fois on va pas juste faire rire avec une his­toire de mafia sans consé­quence : on va plu­tôt faire comme Kubrick en début d’an­née. — pho­to Gaumont

Joyeux anni­ver­saire, Les bar­bouzes.