Joyeux anniversaire

Il était exci­tant. Enfin, pour les gens qu’il pou­vait exci­ter. “On va lan­cer un truc, je peux rien dire1, la Corée com­prend rien à l’Eu­rope, ils lancent ça same­di soir, ils refusent qu’on fasse des pré­dis­clo pour les jour­na­listes, ils font un truc génial et on dirait qu’ils ont peur que ça se sache… Mais on va lan­cer un de ces trucs… Un com­pact avec un 24 mm à 1,8 !” Oui, même son prof de fran­çais, avec qui le hasard fai­sait que nous buvions un verre le jeu­di soir, était excité.

De fait, sous son cos­tume à la coupe un peu trop car­rée, il cachait tout ce dont on pou­vait rêver en ces temps recu­lés. Il fai­sait au moins aus­si bien que tous les concur­rents, quel que soit le cri­tère rete­nu. Mais comme sou­vent, Papa n’a pas sou­te­nu cor­rec­te­ment ce qui était un de ses enfants les plus inté­res­sants : au lieu de for­mer des gens tech­niques et de viser les spé­cia­listes pour le vendre à ceux qu’il pou­vait inté­res­ser, il lui a col­lé une éti­quette “haut de gamme” pour l’en­voyer dans le même bac à sable que ses petits frères. Bou­dé par le grand public, invi­sible par les pho­to­graphes poin­tus, il a pour­tant mar­qué son temps – un peu comme, plus tard, le NX1.

Vue du Samsung EX1
L’EX1 atta­quait sans ver­gogne les com­pacts de réfé­rence de l’é­poque, Canon G11 et Pana­so­nic LX3 en tête. — image Samsung

Joyeux anni­ver­saire, Sam­sung EX1.

  1. Il y a pres­crip­tion. []