C’est un vieux fantasme des riches : clore un endroit rien que pour eux, d’où ils pourraient être protégés des hordes de pauvres qui pullulent à l’extérieur. C’est un peu l’effet que ça fait, après avoir traversé Athènes (ville paradoxale avec un côté indéniablement occidental de pays riche, mais remplie de friches à moitié construites), quand on rentre dans le Grand Resort Lagonissi, presqu’île privée où tout est calme, luxe et volupté. Je suis presque surpris de pas voir des vigiles armés à l’entrée, je suppose qu’ils se cachent pour pas intimider les clients.
Nous sommes séparés en petits groupes : Marion et Édouard, employés Sony, ont des chambres dans le bloc principal, alors que nous autres journalistes avons droit aux bungalows de luxe répartis sur la pointe sud (Agnès, Laurent), la côte ouest (Lâm, Renaud, Adrian, Julien) et le lagon nord-ouest (Aurélie, moi-même).
Une hôtesse nous emmène en voiturette électrique. Elle nous fait visiter la suite d’Aurélie (Le monde du regard, éditant notamment Images et Le monde de l’image)…
Première surprise : la piscine à gauche en entrant. Oui oui, piscine dans la suite, enfin, sur le balcon. Deuxième surprise : c’est grand comme deux appartements parisiens. Troisième surprise : la salle de gym intégrée (voir sur la photo ci-dessous, prise dans ma chambre, le tapis de marche et les poids de musculation au fond à droite).
Après ça, la douche-sauna privative (et le quart d’heures d’explications sur comment la régler) paraît anecdotique…
L’hôtesse m’emmène ensuite à ma chambre, où elle me dépose avec un “sorry, you don’t have a pool, but you can go to your friend’s”. C’est vrai, c’est terrible de ne pas avoir de piscine dans sa suite… surtout quand la mer est aussi loin : la photo est prise de mon balcon.
Nous ne connaissons pas le prix des suites, mais une chose est sûre : Sony a dû faire un très, très gros chèque pour la centaine de personnes présentes.
Fin de journée, on va boire un verre sur la terrasse de l’hôtel. Soleil rasant qui découpe les silhouettes (ici, Adrian, de 01net)…
…et note sympathique qui charcute les porte-monnaie… C’est Sony qui paie, heureusement : neuf euros l’orange pressée, sept euros le Coca, dans un pays où l’équivalent du SMIC est de l’ordre de 700 € par mois, c’est impressionnant.
Note geek : le SD1 a refusé de faire le point sur l’addition, pas assez contrastée à son goût. J’ai dû le faire pointer sur le logo de l’hôtel pour que l’autofocus accroche…
Le dîner est un énorme buffet à la pointe sud de la péninsule. On la joue à la française : deux délégués squattent les meilleures places pendant que les autres vont chercher de la nourriture, on vole une table et des chaises pour pouvoir s’installer à dix ensemble, on remonte chercher de la nourriture en prenant le buffet à l’envers pour gagner du temps, bref, on est gaulois et encombrants, c’est comme ça que le reste de l’humanité nous aime.
Le lendemain, à l’aube, les choses sérieuses commencent : conférence d’une heure en anglais japonais. À la sortie, premier contact avec…
…un proto de NEX‑7. Enfin, deux. Pour une centaine de personnes. Laurent, du Monde de la photo, arrive à l’attraper deux minutes…
(Note geek : la photo est en noir et blanc parce que la balance des blancs du SD1 a fait n’importe quoi, et parce que bon, 800 ISO, donc beaucoup trop de bruit pour en faire un 600x400 px.)
…moi, j’ai à peine le temps de toucher le proto et de le photographier dans la cohue. Pas grave, Renaud a eu l’autre un peu plus longtemps.
Suit un atelier pays par pays, où nous nous retrouvons entre Français pour réviser la famille Alpha. Édouard fait sa présentation…
Les vrais journalistes l’écoutent religieusement en prenant des notes pendant que Lâm, de Lense, et Renaud jouent à Angry Birds.
Puis vient le moment de prendre les appareils en mains. Il y a de l’Alpha 65, du 77, du NEX-5N, mais bien sûr pas de NEX‑7. Édouard note consciencieusement qui prend quoi, espérant ainsi nous dissuader de repartir avec un boîtier.
On mange dans la même salle, en profitant au passage de nos nouveaux jouets. En trois photos, je me dis que d’abord, le viseur de l’Alpha 77 permet bien d’apprécier la profondeur de champ et qu’ensuite, je suis déjà fan du bokeh du 16–50 mm f/2,8 (ici, à f/4).
Au passage, la même photo avec Marion nette et Aurélie floue. C’est juste un détail, mais Marion a tourné la tête vers la gauche, du coup ça supprime l’écho entre leurs yeux, et la posture différente de la main d’Aurélie casse le lien avec son visage : cette photo-ci est juste totalement plate et sans intérêt. Je suppose qu’on va encore me parler d’instant décisif, tout ça, tout ça, mais perso, je suis surtout déçu de pas avoir le beau diptyque que j’avais en tête.
Enfin, il est temps de quitter la Zona et de sortir dans le vrai monde. J’immortalise juste le luminaire de l’entrée, et direction le vieux stade olympique.