Il est tôt, mais pas tant que ça — mes pré­cé­dents voyages de presse m’a­vaient vu me lever vers 4 h ; là, 6 h 10, c’est quand même plus cool. Lever, véri­fi­ca­tion du sac, dix minutes de marche. Direc­tion Nation, puis Rois­sy, Zurich et Saint-Moritz — San Murez­zan en romanche.

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Arri­vée à Nation, ça com­mence bien : esca­lier en rade. Bon, pas grave, c’est pour des­cendre, pis je suis pas han­di­ca­pé. J’a­chète mon billet, je file à Châ­te­let, je change de quai pour prendre le RER B… Tiens, “en rai­son d’un acci­dent grave de voya­geur, la cir­cu­la­tion est inter­rom­pue sur la ligne B du RER entre les gares de Aul­nay-sous-Bois et Mitry-Claye. La cir­cu­la­tion est per­tur­bée sur l’en­semble de la ligne.” Ça conti­nue bien…

Coup d’œil à la carte : c’est bon, c’est seule­ment la ligne de Mitry qui est débran­chée. Per­so, je vais à l’aé­ro­port, là où c’est seule­ment per­tur­bé. De fait, on res­te­ra à quai une dizaine de minutes à Aul­nay : je sup­pose que la régu­la­tion est pas simple quand on a des trains qui rebroussent à cause du débran­che­ment et d’autres qui continuent…

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À part ça, ça roule. Je devais arri­ver vers 7 h 50, à 8 h 05, je suis au ter­mi­nal 2. Et là, euh…

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C’est quoi tous ces gens ? Pour­quoi ça avance pas ? Pour­quoi y’a un bidasse avec un FA-MAS et l’air las au pied de chaque escalier ?

Colis aban­don­né. Cool… Com­bien de temps ? On sait pas, faut que les arti­fi­ciers arrivent et le fassent péter, mais bon, 20 minutes grand max.

Petit cal­cul, 8 h 10 + 20 min + la cor­rec­tion auto­ma­tique quand un trans­por­teur annonce 20 min = 9 h, c’est bon, je serai à la bourre au ren­dez-vous mais j’au­rai l’avion.

De fait, à 8 h 40, on est enfin libé­rés. Sor­tie ter­mi­nal 2, tiens, pour­quoi on nous fait mon­ter jus­qu’à la route ?

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C’est là que j’ap­prends cette petite sub­ti­li­té archi­tec­tu­rale de l’aé­ro­port de Rois­sy : le ter­mi­nal 2G n’a rigou­reu­se­ment rien à voir avec le hub 2. Alors que 2A, 2B, 2C, 2D, 2E et 2F sont acces­sibles à pieds en cinq minutes, il faut dix bonnes minutes de bus pour y aller. Du coup, Anne-Sophie Duport, de l’a­gence de presse Hen­ry conseil et orga­ni­sa­trice du voyage, a l’air plu­tôt sou­la­gée de me voir : je suis là à 9 h 10, pour embar­que­ment à 9 h 20. Voi­là une vraie série de galères qui pro­met­tait le pire, mais fina­le­ment, la chat noir res­te­ra à Rois­sy : le reste du séjour s’est dérou­lé sans accroc.

Moi-même sou­la­gé d’être là à temps, je ne m’of­fusque même pas qu’Anne-Sophie me fasse la bise (fau­drait pas en faire une habi­tude… ^_^ ), et récu­père rapi­de­ment une petite sacoche avec dedans un NX10, un 18–55 mm, un 55–200 mm, un 30 mm et un flash — enfin, le flash est à côté. Elle me file éga­le­ment une pièce de viseur : cet appa­reil a été uti­li­sé la semaine d’a­vant par… mon rédac-chef adjoint, qui en a pro­fi­té pour perdre l’oculaire.

Après, et bien on passe la douane (encore une fois sans encombre, déci­dé­ment, ça joue de plus avoir de che­veux) et on monte dans l’a­vion. C’est un petit qua­dri­réac­teur à aile haute et empen­nage en T, autre­ment dit un truc tota­le­ment bizarre — le modèle stan­dard pour le moyen-cour­rier, c’est aile basse, deux réac­teurs accro­chés des­sous et empen­nage médian. Un film construit comme ça, on se dit “y’a que des Anglais pour le faire” ; et ben c’est Anglais, jus­te­ment : c’est un Avro RJ85.

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Coup d’œil aux consignes de sécu­ri­té, je réprime un rire : le type qui a des­si­né la bro­chure aime tel­le­ment le copier-col­ler qu’il a des­si­né un amer­ris­sage d’ur­gence… train d’at­ter­ris­sage sor­ti. Rigo­lez pas, c’est à peu près comme ça que Phi­lippe Cous­teau est mort.

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Décol­lage très rapide, avec course net­te­ment plus courte que sur les A320 d’Air France, et mon­tée sous forte pente : ce petit bri­ton en a dans le ventre ! À ma droite, Florent, direc­teur com­mer­cial de Sam­sung, regarde la Marne — ou sur­veille le réacteur ?

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Une heure dix plus tard, nous sommes dans un bus à Zurich. Un appa­reil pho­to par per­sonne, c’est le mini­mum vital — cer­tains en ont beau­coup plus. C’est par­ti pour un tout petit tra­jet ter­restre avant la deuxième par­tie du voyage.