J’avais huit ans, peut-être moins,
Lors de ma rencontre fortuite
Avec un Monsieur Poquelin,
Dealer de ma drogue favorite.
J’ai dévoré plutôt que lu :
Ce serait être un euphémiste
Que de dire juste qu’elle m’avait plu,
La plume de Jean-Baptiste.
Au premier abord, des destins
D’hommes ridicules, de femmes instruites ;
Mais au fond, des portraits malins
Critiquant veules et hypocrites.
J’y lus des histoires de cocus,
De séducteurs et d’arrivistes ;
Elle était belle et bien pointue,
La plume de Jean-Baptiste.
Hui, notre brave Poquelin
Aurait choix de sujets d’audit :
D’aucuns exigent de parler bien
Pour trimer à bâtir des gîtes.
“Sécurité !”, clament-ils, imbus,
Pour masquer leurs élans racistes ;
Voilà qu’ils invoquent au surplus
La plume de Jean-Baptiste.
Prince, le jour qu’ils auront mouru,
Qu’ils te rejoindront sous la piste,
Plante-la leur tout au fond du cul,
Ta plume, Jean-Baptiste !
(03/17)