Tout le monde le sait, les dés sont pipés,
mais tout le monde joue en touchant du bois.
Tout le monde le sait, la guerre est finie ;
tout le monde le sait, les bons démolis.
Tout le monde le sait, le match est truqué :
les miettes vont aux pauvres, l’argent aux bourgeois.
La vie est ainsi,
tout le monde le sait.
Tout le monde le sait, le bateau va couler,
tout le monde le sait, le capitaine mentait.
Tout le monde ressent le même écœurement,
comme la mort d’un chien, d’un proche parent.
Tout le monde le sait : la donne est faussée,
les nègres du jour sont toujours aux champs
pour payer les cols blancs :
tout le monde le sait.
Tout le monde le sait, la Peste est en route ;
tout le monde le sait, beaucoup l’ont aidée.
Tout le monde le sait, les messages de paix
ne sont qu’un écho de temps oubliés.
Tout le monde le sait : le monde se nécrose.
Un dernier regard sur le Cœur sacré,
avant qu’il implose…
Tout le monde le sait.
(Toute ressemblance avec la chanson la plus déprimante de Leonard Cohen serait absolument indéniable et délibérée.)