Mes potes sont tous drogués
De gros joints de THC
Qui tournent toute la soirée
Pour les faire s’envoler…
Dans leurs poches, on peut trouver
Des feuilles longues de Rizla croix,
Ou peut-être d’OCB,
Et un chameau en tabac.
On pourrait même espérer,
En cherchant bien, tout au fond,
Éventuellement, de trouver
Un peu d’herbe, un bout d’chichon.
J’les ai parfois vus rouler
Des sales trucs bien puants,
Qu’ils achetaient en loucedé,
Quand ils n’avaient pas leurs plants…
Moi, j’ai pas c’genre de soucis :
Ma drogue se trouve facilement,
Car l’État prend sa partie
Tranquillement…
On est des millions d’accros,
Juste dans cette terre de France,
Avec le besoin d’une dose
Qui, tous les jours, nous relance !
Combien de millions de gens
Qui pour un petit bout bavent ?
Combien de milliers d’enfants
Drogués dès leur plus jeune âge ?
Combien de pauvres innocents
Qui risquent à la privation
De découvrir rapidement
Les joies de la dépression ?
Mon moral est indexé
Sur la dose consommée,
Car cette drogue en est une vraie,
Accoutumance à la clef !
Pourtant, sans aucun problème,
J’en trouve au supermarché,
Et l’État prend un cinquième
De mon blé…
Tombé dedans tout petit
Et, depuis, bien accroché,
J’ai besoin aujourd’hui
D’un versement régulier.
J’peux encore imaginer
Une semaine sans ma dose,
Deux, c’est l’enfer assuré,
Et à trois, ma tête explose.
À l’inverse, quand mon moral
Chute plus bas que les pâquerettes,
Ma consommation s’emballe,
Remonte illico, direct !
De cette drogue trop oubliée,
L’État est un des dealers,
Tandis que le THC
Vaut prison à l’amateur…
Il me faudra bien avouer
Le nom de cette drogue-là
Qui m’vaut de donner mon blé
À l’État :
Chocolat…
(10/02)