ou La fille qui par­lait de Scheimpflug

Elle aime l’i­mage, j’ai cru comprendre.

Oui, mais vaut-il mieux évoquer

Ronis, Dois­neau, Weiss et leur bande

Ou la mode des auto-portraits ?

Je pour­rais peut-être l’emmener

Pho­to­gra­phier le lac de Zoug,

Mais aime-t-elle la Suisse enneigée,

La fille qui par­lait de Scheimpflug ?

Il se pour­rait qu’elle soit gourmande :

Je crois l’a­voir vue grignoter.

Mais cho­co­lats, rei­nettes de Mende,

Chips à l’an­cienne, crumble et thé ?…

Devrais-je me mettre à cuisiner ?!

Non : il fau­drait qu’elle aime le kloug

Et je n’veux pas l’intoxiquer,

La fille qui par­lait de Scheimpflug.

Les mots font-ils une belle offrande ?

Roxanne savait les apprécier !

La belle serait-elle friande

De vers à elle dédicacés ?

Si j’é­cri­vais, pour l’honorer,

Une bal­lade forte, tou­chante de fougue ?

Voi­là : je vais lui composer

La fille qui par­lait de Scheimp­flug !

“Mec, tes rimes sont vrai­ment foirées !”

Certes, mais trouve donc des mots en [uɡ] !

Au moins, ça l’au­ra fait marrer,

La fille qui par­lait de Scheimpflug…

(12/2015)