La fille qui a le nom des bouquins qui sont
illustrés par un animal
ne plaît pas aux cons qui s’arrêtent à son
premier abord sobre et cordial.
Elle ne cherche pas à séduire chaque fois,
elle peut même devenir farouche :
elle envoie, glaciale, un direct facial
d’une phrase simple qui fait mouche.
La fille qui a le nom des bouquins qui vont
remplir les étagères des geeks
n’est pas toujours très chaleureuse mais,
au moins, n’est jamais hypocrite.
Elle n’est pas comme ça, ne se force pas
à parler aux gens qu’elle n’aime pas.
Parfois elle paraît gaie de me croiser ;
alors moi, quelque part, j’y crois.
La fille qui a le nom des bouquins qui m’ont
appris tout des ordinateurs
cache dans une armure j’ignore quelle blessure,
mais aussi une vraie douceur.
Le sommeil, dit-on, révèle le vrai fond :
on y lit douceur ou rudesse.
Même révoltée, sitôt yeux fermés
son visage redevient tendresse.
La fille qui a le nom des bouquins qui ont
des gravures d’encyclopédiste
me donne envie de renoncer un peu
à ma vie de premier soliste.
(11/10)