Le fils de Caitlin était fort et grand,
Aussi, surtout, soucieux d’honneur,
Plus que ses frères, bien plus que ses sœurs,
Il était fier de ses parents.
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À huit ans, dit-on, peut-être même moins,
Il entendit dans une foule
Plaindre la femme et les petits Bull ;
Il ne parla qu’avec les poings.
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Le père apprécia l’honneur du gamin ;
Le désigna comme héritier.
Tous ses enfants devaient travailler,
Et le guerrier fut l’homme de main.
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Quand la brave Caitlin, un jour s’envola
En emportant ses oisillons,
Un seul resta auprès du baron,
Fier d’être un Bull et toujours là.
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Ce fut le début d’une longue guerre,
Car son âme en fut déchirée :
Là sa fratrie, ses sœurs adorées ;
Ici l’honneur, le nom du père.
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Enfin, le temps passe, l’histoire se renverse
Au remariage de sa vieille mère :
Le deuxième homme était partenaire
Du vieux père Bull dans le commerce.
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Mais les vieux démons finissent par renaître
Et le vieil homme voulait bien plus ;
Question d’honneur (ou bien de phallus),
Il partit faute d’être seul maître.
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Le fils de Caitlin, toujours fort et grand,
Choisit cette fois ses sœurs, son frère ;
Mais il s’éveille le pied noué de fers :
Bull le possède et le reprend.
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Cette dure leçon, je note tristement :
Plutôt que de vouloir lui plaire,
Nous aurions dû bannir le vieux père
Avant qu’il ne prenne son enfant.
(01/2017)