Da Vinci code
|De Dan Brown, **
Après le foin qu’on a fait autour de ce bouquin, je devais bien être le dernier au monde à pas encore l’avoir lu. Ben voilà, c’est fait.
Trois semaines pour venir à bout de cinq cents pages, c’est pas avec un Harry Potter que ça se produirait. Car, disons-le tout net, ce mini-pavé n’a rien d’extraordinaire. Il est finalement plus intéressant sur un plan historique (l’histoire du Prieuré de Sion, de l’Opus Dei, tout ça…) que sur un plan littéraire. L’écriture n’est pas formidable et, au bout de deux «révélations», on a saisi le principe que Brown utilisera jusqu’à la nausée tout au long du bouquin, qui se décompose en trois temps :
- Il a découvert quelque chose.
- (trois pages plus loin) Il pense à ce qu’il a découvert et qui bouleverse l’Histoire et l’histoire. (Reprise trois, six, neuf, quinze pages plus loin)
- (vingt pages plus loin) Voici ce qu’il a découvert il y a vingt pages.
Ce procédé voudrait créer et entretenir le suspense ; mais hélas, c’est l’échec. Tout ce à quoi Brown parvient, c’est provoquer un gros soupir à chaque fois qu’il utilise la partie 1. de cette méthode : «Allons bon, encore un truc que je saurai dans vingt pages…»
Finalement, donc, un tout petit polar assez pauvre, très classique, bien ficelé ceci dit mais manquant dramatiquement d’originalité (à la fin en particulier).
La question qui reste en suspens, également, porte sur la qualité de la traduction. J’ai relevé quelques grosses lourdeurs (par exemple, «des outils de mécanique et de jardinier» qui aurait dû être «mécanique et jardinage» ou «mécanicien et jardinier») dont j’aurais aimé savoir si elles viennent de Brown ou de son traducteur.
Reste que ce pavé lancé dans la mare du catholicisme devient assez marrant au second degré : voir comment le Vatican s’est acharné là-dessus, voir les remous provoqués, les polémiques entraînées, par un pauvre petit roman, est extrêmement fendard et permet à ce pauv’ livre de passer sa seconde étoile.
En conclusion, un bouquin pas terrible mais beaucoup plus marrant si l’on garde en mémoire les foudres divines pour se dire : «Tout ça pour ça ?»
Hors de toute considération littéraire, soulignons que l’édition que j’ai eue (France Loisirs) n’avait manifestement pas été relue : les fautes d’orthographe et de grammaire étaient présentes en nombre impressionnant. Bravo…