Ayé, j’ai décidé

Ça fai­sait un moment que je me deman­dais vague­ment, quand vrai­ment j’a­vais rien de mieux à faire, si j’a­vais une opi­nion quel­conque sur la réforme des numé­ros d’immatriculation.

Ça y est, j’ai déci­dé : je suis pour, tota­le­ment pour.

Si j’é­tais hypo­crite ou sou­cieux de ne pas cho­quer, je dirais que gar­der le sys­tème actuel signi­fie obli­ger les gens à indi­quer leur ori­gine, tan­dis que le pro­chain leur donne le choix de le faire ou non, et que je suis pour ce genre de liber­té indi­vi­duelle. Et j’a­jou­te­rais que ne pas avoir à refaire des plaques à chaque vente d’un véhi­cule est éco­no­mique à la fois pour les uti­li­sa­teurs et pour la planète.

Mais la véri­té, ce qui m’a vrai­ment don­né une opi­nion tran­chée sur la ques­tion, c’est de voir qui ce nou­veau sys­tème emmerde le plus.

Il faut voir le groupe “jamais sans mon dépar­te­ment” gueu­ler comme des putois, avec de beaux accents régio­na­listes et/ou natio­na­listes, qu’il faut abso­lu­ment obli­ger tout un cha­cun à crier haut et fort son ori­gine, même s’il n’en a pas envie, rien à foutre, ou est imma­tri­cu­lé dans une région qu’il abhorre (je connais des pari­gots d’a­dop­tion qui ont du mal à vivre d’a­voir un 75 sur leur plaque alors qu’ils res­te­ront toute leur vie, dans leur cœur, des péque­nots de rhonalpins).

Quand on voit ces cré­tins pleu­rer non seule­ment sur leur beau numé­ro de dépar­te­ment qu’ils veulent gar­der, mais aus­si sur celui des autres qu’ils veulent connaître on ne sait pour­quoi, on sait quel est le camp de la rai­son : c’est l’autre.

Donc, j’ap­porte tout mon sou­tien à cette réforme des plaques. Juste pour emmer­der quelques connards.