Charonne, semaine 3
|Oups, un peu de retard dans cette chronique hebdomadaire. Faut dire que le départ approche, j’ai d’autres choses à penser.
Donc, après avoir fini les cinq premières saisons de Scrubs, prêtées par un ami (mec, faut que je te rende tes DVD, au fait), et l’intégrale des Chroniques de Narnia, j’ai filé au cinoche voir C’est dur d’être aimé par des cons.
Enfin non, ça s’est pas passé comme ça.
La semaine a été relativement calme sur le plan professionnel, à part que j’ai découvert à deux reprises qu’une part du métier de journaliste consiste à attendre les fuites pour pouvoir dire ce qu’on sait — en gros, on sait que tel constructeur prépare tel truc, mais on n’a pas le droit d’en parler ; puis, un site web publie une photo volée, et à partir de là on extrapole génialement pour comme par hasard tomber vrai un peu plus tard quand l’information devient officielle. Ç’a été le cas cette semaine de deux annonces, la plus remarquable étant sans doute celle du Leica M8.2, dont nous avions les communiqués depuis quelques jours avec interdiction d’en parler avant lundi, mais qui s’est retrouvé sur un site polonais vendredi ; là, on ne peut pas nous reprocher de reprendre l’information au conditionnel (avec des “ça paraît plausible” adroitement placés au bon endroit), mais on n’a toujours pas le droit d’affirmer quoi que ce soit. Ça doit être ça, le flair du journaliste.
Boulot bizarre, vraiment.
Mercredi, normalement, c’était week-end. Mais là, y’avait une grosse annonce chez Canon, avec prise en mains dans la foulée — à 7 h 45 à l’autre bout de Paris, à l’habitude du constructeur. Donc, j’ai passé la matinée à écouter la présentation du truc le plus attendu depuis le Nikon D3 : le Canon 5D Mk II. Le deuxième reflex à vidéo au monde, mais surtout le successeur d’un appareil unique qui, trois ans plus tard, venait brutalement de prendre deux gros coups de vieux avec l’arrivée des D700 et α 900. Après, je vais pas trop rentrer dans les détails pour savoir si le Mk II est à la hauteur des espoirs, pour ma part, j’ai des boutons qui ont surgi quand j’ai vu que le testeur de profondeur de champ était toujours aussi mal foutu alors qu’il est critiqué depuis l’EOS D30 et qu’il y avait toujours des boutons inaccessibles à droite du prisme. Je vieillis : je suis de moins en moins tolérant avec ce genre de truc. En revanche, je suis séduit par les derniers vidéoprojecteurs, qui se règlent automatiquement (mise au point, perspective…) et offrent vraiment des images pas mal du tout. Le G10, de son côté, a presque tout pour être la tuerie qu’aurait dû être le G7. Juste dommage que, alors que Panasonic s’est récemment rappelé qu’à f/2 on avait deux fois plus de lumière qu’à f/2,8, il ne renoue pas avec les ouvertures vues sur les G2 et G3…
Dans la foulée, puisqu’on était à côté, on a fait un tour à l’Apple Expo. Bon, j’avais jamais vu une Apple Expo avant, donc j’ai pas de base de mesure fiable, mais ça m’a paru ridiculement petit et terriblement morne. De fait, l’avis des journalistes croisés comme des exposants rencontrés était à peu près unanime : ça sent le sapin. D’après certains, ça rappelait le Salon de la Photo de 2005, celui où tout le monde avait pensé que le Salon allait crever et qui a poussé les organisateurs à se mettre au boulot pour tout repenser et faire quelque chose qui marche en 2007.
Et puis, je sais pas, j’arrive pas à penser que c’est bon signe de savoir que le plus gros exposant de l’Apple Expo était… Microsoft, avec le pack Office et la Xbox en guest stars !
Donc, m’étant levé à l’aube, je connaissais pas le programme des cinoches, et j’ai conséquemment filé jusqu’à Odéon, me disant qu’avec deux MK2 et deux UGC en cent mètres de rue je trouverais bien quelque chose de potable. Manque de bol, y’avait rien qui me disait, et j’ai dû me traîner jusqu’à la bibliothèque pour trouver un programme motivant : C’est dur d’être aimé par des cons, historiquement très intéressant quoique cinématographiquement insignifiant.
Ensuite, comme la semaine était un peu creuse, je me suis décidé à regarder Juno, qui est une bonne petite comédie américaine — pardon, canado-hongroise ???! — assez sympa. Bon, elle repose à 20 pour cent sur les dialogues et à 80 pour cent sur le jeu d’Ellen Page (belle découverte, au passage, chapeau mam’zelle), mais y’a bien pire à regarder. Et puis, ça rappelle vaguement certaines séries sur la jeunesse désabusée de notre triste monde tragique (y’a des passages qui m’ont sérieusement fait penser à Daria, je sais pas vraiment pourquoi), donc ça passe bien.
Hier, passé au bureau pour régler les détails du départ avec Renaud. Lundi à 6 h 55, on part pour Cologne, où on couvrira la Photokina. À ce sujet, je suis retombé sur ce vieux billet du printemps, où je réfléchissais à ce qu’on pouvait en attendre. Finalement, on était pas loin :
- Le D90 est là, dans mon sac, on part avec et on tapera son test en rentrant. Le mini-D3 sur châssis de D300 est arrivé aussi, mais un peu plus tôt qu’on ne le pensait.
- Le Canon à 4 chiffres est également là, mais Renaud avait raison : le 5D Mk II est au rendez-vous.
- L’α 900 n’est absolument pas une surprise, mais toujours pas d’α 500 en vue, comme prévu.
- Chez Olympus, c’est toujours le grand silence. Soit ils préparent quelque chose de gros, soit ils attendent de voir l’accueil réservé à…
- Panasonic, qui a bien voulu exaucer mes rêves : le bridge à objectifs interchangeables est là. C’est d’autant plus une bonne surprise que le 15 mai, quand j’ai écrit ça, ma seule info poussant vaguement en ce sens était l’affirmation de Luc Saint-Élie selon laquelle il n’avait pas trahi la confrérie journalistique pour rien et avait rejoint un constructeur qui préparait une bombe. Et je savais plus ou moins quel genre d’appareil il espérait depuis toujours. Pour le reste, c’était du fantasme, c’est désormais avéré, merci monsieur Matsushita.
- Chez Pentax, des rumeurs persistantes sur Internet parlent d’un K‑m, qui viendrait se placer en entrée de gamme sous le K200D, succédant à la fois au K110D et aux… ME, MG ou MV (vous voyez d’où vient le ‘m’ ?), reprenant la tradition des reflex ultra-compacts. Après tout, pourquoi pas, ça collerait avec nos espoirs d’un sous-K200D. Aucune nouvelle en revanche de Samsung, à qui la rumeur prête l’intention de supprimer à son tour le miroir en créant une nouvelle monture à tirage réduit, mais nul n’est capable de dire si l’électronicien coréen part seul ou prévoit de se baser d’une manière ou d’une autre sur la K. On verra bien.
Donc, on rentrera de la Kina vendredi soir, bien claqués : le programme compte un voyage et trois rencontres lundi, deux conf et quatre rencards mardi, une conf et quatre rencards mercredi, six rencards jeudi, trois rencards et un voyage vendredi. Bien entendu, faudra encore trouver le temps d’écrire ce qu’on aura vu… et sans doute compter avec quelques ajouts de dernière minute.
Donc, je sais pas si ce billet récapitulatif hebdomadaire existera la semaine prochaine. Peut-être que je ferai une allergie et ne supporterai plus la vue d’un clavier. On verra.
En attendant, j’ai encore un sac à faire… et on attend peut-être une annonce d’un constructeur demain, mais c’est pas sûr.