Sauvez un chaton, mes tympans et la langue française

Chers confrères, conci­toyens et congé­nères francophones,

par pitié, cessez.

Ces­sez de dire (ou pire, d’é­crire) : “elle n’est pas prète de faire ceci”.

Vrai­ment, cessez.

À chaque fois, ça m’é­corche un tym­pan et ça me donne envie de tuer un petit chat. Alors que j’ai jamais tué de chat, ou alors y’a long­temps, ou bien j’ai oublié, ou ils sen­taient pas bon.

C’est pour­tant simple : être près de faire quelque chose, c’est n’être pas loin de le faire ; être prêt à faire quelque chose, c’est l’envisager.

Le truc, bien sûr, c’est qu’on est sou­vent prêt à faire ce qu’on est près de faire. Néan­moins, ils ne sont pas inter­chan­geables, en par­ti­cu­lier au fémi­nin : “elle est près à man­ger” et “elle est prête de man­ger”, ce sont des fautes, rien d’autre. J’ai jamais enten­du la pre­mière, mais la seconde pul­lule ces temps-ci chez des gens qui, sous pré­texte de lut­ter contre le machisme sup­po­sé de la langue, veulent mar­quer le fémi­nin en per­ma­nence à tout prix, quittes à se tor­cher avec les bases élé­men­taires de la syn­taxe et avec la règle disant que près et prêt ne s’u­ti­lisent pas avec la même préposition.

C’est logique : près, c’est une dis­tance, qui se mesure depuis un point, d’où l’u­ti­li­sa­tion de de. Prêt, c’est une éven­tua­li­té, on est donc tour­né vers un but, une des­ti­na­tion, d’où le à.

Conclu­sion : ces­sez, mer­ci d’a­vance, de confondre près et prêt.

En tout cas, si vous per­sis­tez, c’est à vos risques et périls.