La phrase con du jour

C’est dans une dépêche AFP publiée par Libé­ra­tion que ça se passe, et ça parle de l’acci­dent de Robert Kubi­ca à la ronde d’An­do­ra, ce matin.

Reste à com­prendre pour­quoi l’é­cu­rie de F1 a lais­sé sa star prendre des risques en ral­lye, l’an pas­sé sur Renault, cette année sur Sko­da, à quelques semaines seule­ment du début de la sai­son de for­mule 1.

Il y a sans doute plu­sieurs rai­sons. La plus évi­dente : t’as déjà essayé d’empêcher un cou­reur de cou­rir ? J’en ai vu sor­tir de bagnoles démo­lies, plan­tées dans les arbres dix mètres sous la route, et ne rien trou­ver de mieux à dire que “putain, on va pas pou­voir finir !” Alors, un qui n’est même pas encore bles­sé, je vois pas com­ment l’arrêter…

Mais la ques­tion est sur­tout extrê­me­ment conne parce que, à sup­po­ser que Kubi­ca n’ait pas cou­ru la ronde d’An­do­ra, il aurait pas­sé son dimanche à faire du vélo, du jog­ging ou n’im­porte quel vio­lon d’Ingres qu’il affec­tionne — chez ces tarés-là, les jour­nées sans sport sont rares.

Or, n’im­porte laquelle de ces acti­vi­tés est ris­quée : Sébas­tien Loeb s’est explo­sé en VTT, Bob Wol­lek est mort en vélo de route, Juan-Pablo Mon­toya s’est niqué une épaule en ten­nis, et nos parents se sou­viennent peut-être que Patrick Depailler avait été écar­té des cir­cuits après un acci­dent d’ULM.

Ça n’a rien de neuf : les acti­vi­tés extra-cur­ri­cu­laires de tous les pro­fes­sion­nels (pas seule­ment les pilotes) peuvent entraî­ner des acci­dents, et leur employeur devra faire avec — ou fait sans, plus exactement.

Moi-même, je peux me vau­trer à che­val, m’ex­plo­ser en esca­lade ou me faire accro­cher par une bagnole de ral­lye, même à la veille d’une confé­rence de presse super impor­tante ; je ne vois pas pour­quoi ça devrait être un sujet plus sen­sible que la pro­ba­bi­li­té, au moins aus­si éle­vée, que je me fasse écra­ser par un cais­seux qui aura grillé un feu alors que je mar­chais bien sage­ment sur le che­min du bureau.