GNU = Linux ?
|D’habitude, ce sont mes confrères de la presse généraliste qui mangent mes pinaillages. Cette fois, c’est pourtant à un geek vrai de vrai que je me prends : Vincent Hermann, un de mes excellents confrères de PC INpact (un des sites de geeks qui ont réussi à faire payer des abonnements, bravo les gars). Les propos primés sont les suivants :
Lorsque l’on parle de Linux, c’est un abus de langage. Linux est le noyau non le système d’exploitation, qui lui est désigné par « distribution GNU/Linux ».
Petit résumé pour les gens un peu moins atteints que moi : Linux est un noyau de système d’exploitation, appartenant à la grande famille Unix. On peut bâtir des systèmes d’exploitation en se basant sur Linux, et personne ne s’en prive : Linux est gratos et fournit un noyau stable et assez performant, quel que soit le processeur visé ou presque.
Le plus célèbre des systèmes d’exploitation basé sur Linux est effectivement GNU/Linux, qui existe en différentes distributions incluant des outils différents. Ce qui, à première vue, confirme les propos cités.
Sauf que.
Sauf que d’abord, GNU n’est pas forcément basé sur Linux. GNU est un système complet de type Unix, et si les distributions courantes sont basées sur Linux (formant un système d’exploitation GNU/Linux, comme Ubuntu, Madriva ou SuSE), il y a au moins deux contre-exemples qui me viennent à l’esprit : GNU/Hurd, utilisant un micro-noyau Mach et les services Hurd, et GNU/kFreeBSD, utilisant le noyau du système d’exploitation FreeBSD. Je sais, cette phrase est incompréhensible, c’était juste pour le plaisir de sodomiser quelques malheureux diptères.
Sauf que ensuite, plus important et beaucoup plus intelligible, Linux est utilisé bien au-delà du monde GNU.
Android, par exemple, n’a rien à voir avec GNU, mais est basé sur Linux. De même que le système d’exploitation des navigateurs Tomtom, entre autres. Et certains systèmes embarqués. Si vous avez un téléphone, une ardoise électronique, un navigateur GPS ou même une voiture récente, il est tout à fait possible que vous utilisiez un Linux sans le savoir, et que celui-ci n’ait rigoureusement rien à voir avec les distributions GNU/Linux.
Bref, une seule chose à dire : rectifier un abus de langage en en commettant un autre, c’est de l’art. Chapeau bas.