Déménagement

Pour ceux qui auraient raté des épi­sodes, j’ai démé­na­gé il y a trois semaines. Adieu Cha­ronne, bon­jour La Cha­pelle Saint-Denis. Le nom est moins sym­pa, mais c’est une autre com­mune dis­pa­rue en 1860 : pour dans trois ans, j’hé­site entre Auteuil et Montmartre. ^^

Plus pré­ci­sé­ment, j’ha­bite rue des Roses. Voi­là, je savais que ça ferait mar­rer, un gros troll poi­lu au milieu des roses, ça marche à tous les coups. Mais je m’en tire bien : tout autour, c’est des “rue de la Madone”, “rue de l’É­van­gile”… Bon, c’é­tait plus classe d’a­voir une entrée sur Alexandre Dumas, j’au­rais pu cho­per Ray­mond Que­neau ou Pio­tr Tchaï­kovs­ki, et c’est pas cette fois-ci que j’au­rai une rue à mon image (rue des Bou­lets, rue des Archives ou même rue des Mau­vais gar­çons), mais au moins je pour­rai ren­trer chez moi quand on m’en­ver­ra sur les roses.

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L’ap­par­te­ment donne sur la rue de la Madone, qui se trouve être assez calme niveau moteurs — en fait, le sec­teur est au centre d’une bat­te­rie de sens inter­dits, qui doivent décou­ra­ger qui­conque vou­drait s’y aven­tu­rer — mais un peu moins niveaux cris à cer­taines heures. Ah ben oui, ça s’ap­pelle un square et des fois, y’a des enfants dedans. Ceci étant, c’est moins gênant que les moby­lettes, et être au cin­quième étage limite bien la casse sonore.

Autre avan­tage du cin­quième : ça fait les poumons.

Pasque oui, y’a pas d’as­cen­seur. Ça change de mon rez-de-cour…

Y’a deux pièces, en revanche, ce qui est une de plus que dans l’ap­part pré­cé­dent. La pre­mière est logi­que­ment l’entrée/cuisine…

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…que les loca­taires pré­cé­dents avaient amé­na­gé en séjour, mais ça sera pas mon cas : cette pièce est plus étroite que l’autre, et je pré­fère séjour­ner là où y’a de la place. J’ai donc calé un bureau dans un angle, une petite table dans un coin, et un fri­go dans la par­tie cuisine.

Les esprits obser­va­teurs note­ront ma méthode de ran­ge­ment habi­tuelle pour les sacs, vestes, chaus­sures et autres papiers admi­nis­tra­tifs : lâché là où ça tombe.

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C’est donc sur­tout pour la deuxième pièce que je me suis creu­sé le chou. Le pre­mier truc, ç’a été de trou­ver un modèle de mez­za­nine assez bas pour pas être écra­sé contre le pla­fond pen­dant la nuit, mais assez haut pour gagner de la place, l’i­dée étant de récu­pé­rer l’es­pace en-des­sous pour sto­cker les trucs qui tiennent de la place : les bandes des­si­nées, les bou­quins et les maga­zines. C’est une biblio­thèque Ikea qui sert à ça, calée hori­zon­ta­le­ment sur les barres trans­ver­sales de la mez­za­nine. Ses cloi­sons inter­mé­diaires ont été pla­cées au-des­sus et sont vis­sées dans la biblio­thèque et dans le mon­tant du som­mier : elle par­ti­cipent donc à la rigi­di­té de l’en­semble. Pasque bon, un rapide cal­cul per­met d’es­ti­mer le poids de papier sto­cké à envi­ron 120 kg, et ça devrait mon­ter rapi­de­ment pour peu que la librai­rie repé­rée sur mon che­min soit ouverte un jour où je passe devant ; donc, pré­voir quelques vis pour répar­tir la charge n’est pas du luxe.

Au pas­sage, les esprits obser­va­teurs auront noté ma méthode de ran­ge­ment pour tout ce qui est en papier bro­ché ou relié : soi­gneu­se­ment ali­gné par séries, auteurs et uni­vers. L’as­so­cia­tion des deux méthodes de ran­ge­ment s’ap­pelle un clas­se­ment par bor­dé­lique maniaque, c’est un concept assez inté­res­sant mais pro­ba­ble­ment invi­vable au quo­ti­dien (moi-même, y’a des jours, j’ai du mal ^^).

Il convient éga­le­ment de noter la pré­sence du cana­pé, qui a fait comme le reste l’ob­jet de mesures pré­cises. Objec­tif : pas­ser sous la biblio­thèque et à côté de l’é­chelle quand on le déplie. Oui, j’ai hor­reur de la place per­due et donc non, il n’é­tait pas ques­tion de pas­ser à côté du seul modèle conver­tible qui ren­trait pré­ci­sé­ment là.

Je passe sur la salle de bains et le coin cui­sine, ce sont des par­ties très ordi­naires que je n’ai pas vrai­ment amé­na­gées (pas envie de me creu­ser le crâne pour y pas­ser une demi-heure par jour).

En l’é­tat, l’ap­par­te­ment est propre, très grand selon mes stan­dards, très calme selon les stan­dards pari­siens, pas don­né mais bon, c’est à Paris, hein, et il n’y manque plus qu’une connexion Inter­net (SFR m’a ven­du un abon­ne­ment le 12, le tech­ni­cien est pas­sé le 22, la ligne est ouverte depuis le 24, mais j’ai tou­jours pas reçu ce putain de modem…).

Après trois semaines, je constate que la Cha­pelle a des avan­tages : moins de bagnoles, eau de meilleure qua­li­té, mar­ché de la rue l’O­live tous les jours (pas besoin de réser­ver mon same­di si j’ai envie de fruits mûrs). Plus près du bou­lot, aussi.

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Y’a aus­si des incon­vé­nients, comme les dif­fi­cul­tés à rejoindre le reste de la ville (la Cha­pelle a été coin­cée entre les rails de la Com­pa­gnie des che­mins de fer du Nord et ceux de la Com­pa­gnie de Paris à Stras­bourg). Par exemple, à gauche, voi­ci les lignes de trans­ports en com­muns fer­rées que je pou­vais atteindre en un quart d’heure de marche depuis Cha­ronne ; à droite, les lignes aux­quelles j’ac­cède en un quart d’heure aujourd’hui…

Les ciné­mas sont aus­si bien moins acces­sibles : le 18è est sinis­tré à ce niveau. Y’a les mk2 de la Vil­lette à une demi-heure de marche et les UGC des Halles sur la 4, et c’est à peu près tout… Avant, en une demi-heure, j’ac­cé­dais aux UGC des Halles et de Ber­cy et aux mk2 Biblio­thèque, Gam­bet­ta et évi­dem­ment Nation : ça va faire du changement !

Pis les voi­sins sont pas les mêmes, non plus, mais ça, j’en aurais chan­gé même sans démé­na­ger : les deux plus proches ont eux aus­si bou­gé cet été.

Ceci étant, l’un dans l’autre, j’ai mes bou­quins et mon bureau, c’est l’es­sen­tiel. Le reste, c’est juste des repères à ajus­ter, ça se fera avec le temps.

Bref, j’ai déménagé.