Définitivement indétectables
|Entendu à l’instant sur France 2 :
Alors que dans quelques jours les boîtes noires du vol MH370 seront définitivement indétectables…
Comment le dire poliment ?
Ah, oui.
“Je pense que certains de mes confrères manquent du plus élémentaire esprit critique, quand bien même celui-ci serait un pré-requis pour prétendre au titre de journaliste.”
Voilà, je l’ai dit poliment. Ouf, je suis soulagé. Je puis donc maintenant me permettre d’être un peu plus direct.
Donc, bande de blaireaux, je peux vous rappeler un truc ? Ça s’appelle “vol Air France 447”, ou “crash de F‑GZCP”, ou encore “Airbus Rio-Paris”.
F‑GZCP a percuté l’océan le premier juin 2009. Ses enregistreurs de vol ont été remontés à la surface les premier et 2 mai 2011.
Or, pour les remonter à la surface, il a bien fallu les détecter. Ils étaient dans un champ de débris qui avait été repéré au sonar début avril.
On les a donc détectés presque deux ans — comme dans “deux fois douze mois”, oui, bravo les forts en maths — après le crash de l’appareil. 23 fois plus longtemps que le délai écoulé depuis la disparition de 9M-MRO (alias “vol MH370”, “le Boeing malaisien”, voire juste “le Boeing”), dont les enregistreurs seraient selon quelques pisse-copies abrutis menacés de devenir “définitivement indétectables”.
Le fait est que ceux-ci vont prochainement cesser d’émettre leur signal de repérage à 37,5 kHz — au passage, y’a pas un chrono dedans qui coupe tout après 30 jours : ils émettent jusqu’à épuisement des batteries incluses et c’est un minimum de 30 jours et, si les conditions s’y prêtent, elles émettront peut-être encore à la mi-avril.
Mais ça ne va absolument pas les rendre indétectables. C’est juste qu’il va falloir tomber pile dessus avec un outil permettant de les repérer directement, et plus seulement se balader dans le coin avec un micro aquatique pour capter leur signal.
Et ça, messieurs-dames mes confrères, tas de gros nazes, vous n’avez aucune excuse pour ne pas le savoir, puisque c’est précisément ce qu’on a fait avec les enregistreurs de F‑GZCP.