Quelques vers de bon matin
|Ah mais foutez-lui la paix, à Molière !
C’est à peu près mon cri d’hier soir.
Il faut dire que ça agace un peu, quand on voit un lot de tartuffes dire la main sur le cœur que “travailleurs étrangers ceci cela sécurité bla bla bla langue de Molière”, feignant d’ignorer qu’il s’agit d’appliquer aux boulots de merde que seul quelqu’un venant d’un pays où de tels tafs sont la norme peut accepter une préférence nationale vaguement teintée de xénophobie¹.
Ça agace surtout quand l’auteur ainsi souillé aimait précisément à pointer ce genre d’hypocrisie dans le comportement de ses contemporains (qui sont aussi les nôtres, la nature humaine n’évoluant guère en trois petits siècles).
Parfois, heureusement, l’agacement est également une motivation à l’élégance. Voici donc sur ce sujet une presque-ballade subtile à la conclusion délicate : La plume de Jean-Baptiste. Bonne lecture.
¹ On devrait plutôt dire misoxénie, mais ça serait du franco-grec et les personnes visées ne comprendraient pas. Déjà, je pense en avoir perdu la moitié avec la structure de cette phrase, qui enchâsse deux niveaux de subordonnées relatives dans le complément d’objet indirect d’une subordonnée conjonctive, elle-même placée dans une subordonnée participiale au sein du complément d’objet direct d’un complément de temps, c’est la beauté de la langue française.