Joyeux anniversaire

Un jour, Papa avait bu. Il cuvait son bour­bon, cou­ché sur le dos, obser­vant le monde qui l’en­tou­rait. Il vit une mouette, cette aile élé­gante à la cour­bure si déli­cate, et eut l’illu­mi­na­tion : voi­là ce qu’il vou­lait faire. Évi­dem­ment, il com­men­ça à prendre des notes avant de retrou­ver une uti­li­sa­tion plus tra­di­tion­nelle de la ver­ti­cale, et il finit son des­sin comme il l’a­vait com­men­cé : à l’en­vers. Son bébé fut donc un peu bizarre, avec son gros pif, sa grosse queue, son dos tra­pu et sur­tout ses membres pliés dans le mau­vais sens. Bâti comme un hal­té­ro­phile, l’en­fant s’a­vé­ra éton­nam­ment agile et, mal­gré un carac­tère par­fois déli­cat, il lan­ça une grande tra­di­tion : celle des nageurs qui bat­taient les cou­reurs sur le sprint et le demi-fond. Il visi­ta toute la pla­nète, de son Connec­ti­cut natal au Texas en pas­sant par l’In­do­chine, la Corée, l’É­gypte, le Magh­reb et même l’A­mé­rique cen­trale (où il ten­ta sans grand suc­cès d’ap­prendre à jouer au foot). Mais il fut sur­tout le roi d’un tas de petites îles du Paci­fique, où il s’im­po­sa comme star de la télévision.

Corsair à la Ferté-Alais en 2018
Non, ceci n’est pas un papy Boeing, Tom : c’est un véné­rable Vought.

Joyeux anni­ver­saire, Vought Corsair.