Joyeux anniversaire

Papa avait peur. Papa avait plein d’en­fants, de beaux enfants un peu lourds, un peu bruyants, mais sym­pa­thiques et popu­laires. Et Papa voyait débar­quer dans son bac à sable des enfants aus­si sym­pa­thiques, mais plus fins, plus dis­crets, plus joueurs aus­si. Papa sen­tait qu’il devait lui aus­si faire des bébés plus agiles, mais il avait peur. Il avait peur, ce fai­sant, que la foule se détourne de ses aînés.

Alors, Papa choi­sit une voie radi­cale. Ah, vous vou­lez de la légè­re­té ? Ah, vous vou­lez du sport ? Il pon­dit un nou­veau bébé, plus svelte et plus vif que tout autre occu­pant de la cour de récréa­tion (à l’ex­cep­tion d’un nain sym­pa­thique mais myope). Le nou­veau venu ne ris­quait ain­si pas de concur­ren­cer ses frères. Mais son bon carac­tère, ses qua­li­tés de sprin­teur, son goût pour l’a­ni­ma­tion et son élé­gance géné­rale ne suf­fi­saient pas à mas­quer un gros défaut : il ne voyait bien qu’en plein jour. Ses rétines atro­phiées pei­naient dans la pénombre et il dis­tin­guait mal ce qu’il devait regar­der du reste. Il s’est fait quelques amis, mais ceux-ci sont res­tés trop mar­gi­naux : quelques années plus tard, Papa l’en­ter­ra dis­crè­te­ment et se remit au tra­vail pour pro­po­ser de nou­veaux bébés plus traditionnels.

Nikon 1 J1 rose
Acces­soi­re­ment, la com­mu­ni­ca­tion basée sur la masse de cou­leurs plu­tôt que sur la pho­to n’a peut-être pas aidé. Pas plus que l’in­sis­tance pour qu’on l’ap­pelle “ouane ji ouane”, avec des chiffres anglais et une lettre fran­çaise. — image Nikon

Joyeux anni­ver­saire tout de même, Nikon 1.