Joyeux anniversaire

La voie était claire, l’a­ve­nir ten­dait la main, et il n’é­tait pas ques­tion de lui tour­ner le dos. Les mili­taires avaient mon­tré tout l’in­té­rêt de la révo­lu­tion en cours pour les sprin­teurs, et les amis d’outre-Manche l’a­vaient adap­tée aux cou­reurs de fond civils. Res­tait donc le demi-fond. Pour assu­rer le suc­cès, Papa s’ap­puya sur des gènes bri­tan­niques, modi­fia quelques séquences d’ADN pour cor­ri­ger l’os­téo­po­rose décou­verte chez le cou­sin, et eut une petite idée de génie : faire repo­ser son bébé sur des muscles fes­siers plu­tôt que sur les biceps. Élé­gant, peu bruyant, rai­son­na­ble­ment coû­teux, vif et per­for­mant, le nou­veau-né connut un beau suc­cès, au point d’at­ti­rer l’at­ten­tion des outre-Atlantes. Las, plu­tôt que de le clo­ner offi­ciel­le­ment, ceux-ci pré­fé­rèrent faire leurs propres bébés, plus ou moins basés sur la même ossa­ture. Les copieurs pro­fi­tèrent ensuite de leur immense mar­ché natio­nal pour finan­cer des séances de mus­cu­la­tion et tuer leur ins­pi­ra­teur — qui garde néan­moins la fier­té d’a­voir été le pre­mier, et de res­ter le plus élégant.

Caravelle III à l'atterrissage, parachute-frein déployé
Fran­che­ment, c’est pas plus joli qu’un DC‑9, un MD-85 ou un 717 ? — pho­to Lars Söders­tröm, licence CC-BY-SA

Joyeux anni­ver­saire, Sud-Avia­tion Caravelle.